Le projet de création de systèmes intégrés de contrôle de la sécurité maritime et portuaire est entré dans sa phase de concrétisation. C'est ce qu'a a annoncé, samedi à Oran, le ministre des Transports M. Amar Tou. Présidant une séance de travail consacrée à la présentation des projets de développement destinés au secteur dans le cadre du quinquennat 2010-2014, il a souligné que ces nouveaux systèmes aideront à mieux maîtriser les moyens de contrôle en recueillant les données avant leur traitement vidéo grâce au système radar. Il a ajouté que ces nouveaux systèmes dont sera doté l'Institut supérieur maritime de Bou Ismail, permettront de connaître avec précision le trafic des navires dans les ports algériens et ceux traversant les eaux territoriales, notamment leurs pavillon et qualité et les marchandises à leur bord. Amar Tou a souligné que ce projet, qui sera réceptionné à la fin de l'année 2012, sera concrétisé en collaboration avec d'autres secteurs, dont le ministère de la Défense nationale et de celui l'Intérieur et des Collectivités locales. Un centre des opérations pour le suivi et la sécurité maritime et portuaire à Alger est en voie de concrétisation dans le cadre du renforcement des capacités et des techniques de contrôle et de sécurisation du domaine maritime et des espaces portuaires, a-t-il également rappelé. Il faut dire qu'aujourd'hui la sûreté, au même titre que la sécurité, est un enjeu économique pour les ports. "Tous les partenaires portuaires doivent adapter leurs méthodes de travail s'ils veulent améliorer la sûreté et la sécurité dans les ports", explique-t-on. Davantage de contrôle c'est jamais de trop. Un autre dispositif devra également concerner la sûreté à bord des navires (projet de code international de sûreté). Un tel arsenal permettra ainsi de "responsabiliser l'ensemble de la chaîne du transport maritime". Les contrôles des enceintes portuaires seront renforcés. Ces dispositifs qui se veulent drastiques, interviennent dans une conjoncture marquée par un renforcement sans précédent des moyens de surveillance dans les ports maritimes de la rive nord de la Méditerranée. La rive sud devra également faire des efforts dans ce sens pour sécuriser tout le pourtour méditerranéen. Le Parlement européen a d'adopté un ensemble de directives dans ce sens. A partir de 2011, tous les bateaux devront être contrôlés, ceux qui font escale dans les ports européens et ceux qui restent au large. La fréquence de ces contrôles dépendra de l'état du bateau. Les plus suspects seront visités tous les 6 mois, les autres tous les ans, voire tous les deux ans. Les Etats européens seront priés de vérifier les bateaux qui naviguent sous leur drapeau. La flotte européenne représente 1/4 de la flotte mondiale ; l'UE exige de ses Etats membres qu'ils vérifient le respect des normes internationales par leurs bateaux. Chacun des 27 de l'Union européenne devra désigner une autorité indépendante chargée de prendre en charge les navires en détresse, histoire d'éviter qu'un bateau en détresse ne soit renvoyé dans les eaux européennes avec de plus grands risques de marée noire. L'Union européenne a fixé des dédommagements pour les voyageurs en mer victimes de pertes de bagages ou d'accident. Ce genre de mesures existe déjà pour le secteur aérien, il n'y avait rien de prévu pour le secteur maritime. Tous les transporteurs devront désormais être assurés ; ils devront pouvoir prouver cette assurance sous peine de se voir chassés des eaux européennes. L'Algérie, en tant que membre de l'UPM (Union pour la Méditerranée ) qui tiendra son sommet très prochainement, suit de prés ce qui se passe en Méditerranée et respecte ses engagements vis-à-vis de ses partenaires.