Le projet de budget fédéral que le président Barack Obama soumettra au Congrès comportera un gel de certaines dépenses par mesure d'économie. Le président américain annoncerait cette mesure sur trois ans ce soir, lors de son discours annuel sur l'état de l'Union. Elle permettrait d'économiser 250 milliards de dollars, et épargnerait le budget de la Défense et le plan de relance. D'après un haut responsable américain, le président américain va geler pendant trois ans, de 2011 à 2013, une partie du budget fédéral des Etats-Unis. La proposition, qui doit être dévoilée ce soir dans le cadre du discours annuel du président américain sur l'état de l'Union au Congrès, doit permettre d'économiser 250 milliards de dollars sur dix ans. Ces mesures ne concernent pas les budgets de la Défense, de la sécurité intérieure, des anciens combattants ni de l'aide internationale, ont précisé ces sources, qui ont souhaité demeurer anonymes. "Nous proposons un gel strict des dépenses non essentielles et non relatives à la sécurité", explique le haut sous couvert de l'anonymat. En ajoutant la précision "strict", le responsable veut dire que le gel ne sera pas indexé sur l'inflation. Autrement dit, même en cas de hausse des prix, le budget restera la même ce qui signifie que mécaniquement, les ministères verront leurs enveloppe budgétaire diminuer. Les dépenses dites "non essentielles" sont celles qui sont votées chaque année par le Congrès, sur proposition du président. Elles s'opposent aux dépenses "obligatoires", comme les programmes de sécurité sociale ou de retraites, que les élus ne peuvent pas refuser. Les lignes budgétaires concernées par le dispositif seront plafonnées à 447 milliards de dollars, soit environ 15% du budget total, pendant les trois prochains exercices. Les budgets des ministères de la Défense, des Anciens combattants et de la Sécurité intérieure ne sont pas concernés. Pour la Maison Blanche, l'objectif est de réduire le déficit colossal enregistré par les Etats-Unis. En 2008-2009, il a atteint 1.400 milliards de dollars. En 2009-2010, le déficit public américain devrait atteindre 1.500 milliards, soit 10% du PIB, d'ici à fin septembre. Les comptes se sont enfoncés dans le rouge avec la récession et le plan massif de relance de l'économie de 787 milliards de dollars promulgué en février 2009. Barack Obama avait promis, lors de son élection, de faire du budget l'une de ses priorités. Le président s'est engagé à réduire le déficit public de moitié d'ici à la fin de son mandat en 2013. Samedi, il avait soutenu la création d'une commission composée de Républicains et de Démocrates, destinée à faire des propositions pour maîtriser le déficit. R.I.