Le gouvernement américain prévoit une croissance économique de 2,7% en 2010 et de 3,8% en 2011, a-t-on appris lundi du projet de budget fédéral dévoilé par la Maison Blanche. Selon le projet de budget de la Maison Blanche, l'économie américaine se dirige vers une période de six de croissance économique au-dessus de la moyenne sans aucun signe d'une hausse inquiétante d'inflation ou de taux d'intérêt. Le projet de budget prévoit une forte croissance sur une période de six ans entre 3,2 et 4,3%, alors que la plupart des économistes s'attendent à une croissance de 2,6% à long terme. Notons que le président américain a présenté un budget 2011 centré sur la réduction du déficit. Barack Obama a justifié, lundi, son projet de budget pour 2011, qui impose une réduction des dépenses tout en aidant les créations d'emplois, estimant qu'il reflète les "graves difficultés" que les Etats-Unis traversent. Le président américain a envoyé au Congrès un projet de budget 2011 s'élevant à 3.830 milliards de dollars. Sans empêcher un nouveau déficit record, le texte prévoit aussi d'augmenter les impôts pour les plus riches et gèle nombre de dépenses gouvernementales. Le déficit devrait atteindre cette année un niveau record de 1.560 milliards de dollars, même si le président américain a proposé d'instaurer un gel des dépenses pendant trois ans sur nombre de programmes gouvernementaux, en dehors de la défense et de la sécurité nationale, tout en augmentant les impôts pour les producteurs d'énergie et les foyers gagnant plus de 250.000 dollars. Barack Obama a attribué cet énorme déficit aux décisions prises par son prédécesseur, George W. Bush, à celles du précédent Congrès et aux mesures prises par son administration pour empêcher un effondrement de l'économie. Le président américain a ajouté que si les circonstances avaient été normales, il aurait oeuvré à réduire le déficit immédiatement, mais que des mesures devaient être prises pour soutenir l'économie."Nous ne devons pas simplement dépasser cette crise. Il faut nous occuper de l'irresponsabilité qui y a conduit", a insisté le président américain. "Il est très important de comprendre que nous ne pourrons pas réduire ce déficit en une nuit, étant donné que la reprise est encore en cours et que des familles dans le pays ont toujours besoin d'aide", a-t-il déclaré depuis la Maison Blanche. Le président a également appelé les élus républicains et démocrates à l'aider "nous ne pouvons pas continuer à dépenser comme si les déficits n'avaient pas de conséquences. Comme si le gaspillage n'avait pas d'importance, comme si les dollars durement gagnés par les contribuables pouvaient être considérés comme de la monnaie de singe, comme si nous pouvions ignorer ces difficultés pendant des lustres", a t-il déclaré. Dans la ligne droite de son discours sur l'état de l'Union, Barack Obama a également prévu des mesures d'un montant total de 100 milliards de dollars pour favoriser les créations d'emplois. Elles comprennent des réductions d'impôts afin d'encourager les entreprises à recruter ainsi qu'une augmentation des dépenses pour les infrastructures et les projets énergétiques. Le chef de la Maison Blanche a demandé au Congrès de ne pas traîner pour ne pas ralentir l'aide aux millions de personnes qui ont perdu leur travail dans la pire récession qu'aient connue les Etats-Unis depuis les années 1930. Après la longue bataille sur la réforme du système de santé qui a dominé sa première année au pouvoir et entraîné une série de défaites électorales démocrates, l'administration Obama espère que son nouveau budget convaincra les Américains que le président se concentre désormais sur la relance de l'économie. Avec le retour de la croissance, l'exécutif table en effet sur une augmentation de 19% des recettes fiscales en 2011, à 2.567 milliards de dollars. Barack Obama table sur une croissance de 2,7% pour 2010, et espère, en 2011, de 3,8%. Pour tenir ses promesses, l'administration envisage qu'en 2012 et 2013, elle s'élève à respectivement 4,3% et 4,2%. Il laisse expirer les réductions d'impôts pour les ménages les plus fortunés, décidées par son prédécesseur George W. Bush. Concernant l'emploi, les propositions de Barack Obama feraient passer les dépenses du gouvernement en 2010 à 3.720 milliards de dollars, soit une hausse de 5,7% par rapport à l'an dernier. Son projet pour l'année budgétaire 2011, qui commence le 1er octobre, ferait passer les dépenses à 3.830 milliards de dollars, soit 3% de plus que ce qui est prévu pour cette année. Une grande partie de l'augmentation des dépenses, ces deux dernières années, a été liée au coût du plan de relance de l'économie de 787 milliards de dollars (565 milliards d'euros) que le Congrès a voté en février 2009 pour gérer la plus grave crise économique survenue depuis la Grande dépression en 1929. La hausse des déficits n'est pas seulement due à l'accroissement des dépenses, mais aussi à la forte baisse des revenus fiscaux, du fait notamment que 7,2 millions de personnes ont perdu leur emploi depuis le début de la récession.