Le volume des crédits à l'économie a augmenté durant le premier semestre 2009 mais cela reste insuffisant. Selon la dernière note de conjoncture de la banque d'Algérie, la progression des crédits à l'économie au premier semestre 2009, bien qu'appréciable, se situe en deçà de l'objectif de croissance de 22 - 23 % arrêté par le Conseil de la monnaie et du crédit. Cette expansion des crédits à l'économie, dans le nouveau contexte de contraction monétaire, fait émerger l'importance du "canal" crédit dans la transmission des effets des récents développements monétaires, à mesure que les crédits à moyen et long terme se sont accrus de 12,9 % contre une contraction (-2,2 %) pour les crédits à court terme. Sous l'angle des maturités, l'évolution des crédits à l'économie au premier semestre 2009 confirme la poursuite du relatif trend haussier des crédits à moyen et long terme. En effet, la part relative des crédits à moyen et long terme est passée de 54,5 % à fin décembre 2008 à 58 % à fin juin 2009. La dynamique du financement à long terme des grands projets d'investissements dans les secteurs de l'énergie et de l'eau a contribué à une telle performance. Cependant, le développement des crédits aux PME reste en deçà de l'objectif recherché à travers les différentes mesures prises par les pouvoirs publics pour faciliter des crédits aux PME (création des organismes de garanties aux fonds propres conséquents, bonification des taux d'intérêt,… ). Il est utile de rappeler que le niveau élevé des risques de crédit sur des groupes privés de fait et les créances non performantes corrélatives contribuent dans une certaine mesure à l'aversion des banques en la matière. Notons par ailleurs que la liquidité des banques, tout en restant ample, recule progressivement pour passer de 2845 milliards de dinars à fin 2008 à 2549 milliards de dinars à fin juin 2009, soit une baisse de 296 milliards de dinars correspondant à une contraction de 10,4 %. La forte contraction des dépôts du secteur des hydrocarbures et la hausse des épargnes financières du Trésor public auprès de la Banque d'Algérie (142,4 milliards de dinars) expliquent largement cette contraction de la liquidité des banques. Compte tenu de la relative stabilisation du niveau des réserves à fin juin 2009 (144,3 milliards de dollars) par rapport à son niveau de décembre 2007 et de la contraction de la liquidité bancaire au cours des six premiers mois de 2009, la Banque d'Algérie a poursuivi sa politique de résorption de l'excès de liquidité des banques par la technique de reprises de liquidité (à 7 jours et à 3 mois) et la facilité de dépôts rémunérés. Parallèlement, les taux d'intervention de la Banque d'Algérie ont été révisés début mars 2009, soit 1,25 % pour les reprises de liquidité à trois mois, 0,75 % pour les reprises à 7 jours et 0,30 % pour la facilité de dépôts rémunérés. Mi-mars 2009, le taux d'intérêt pour les réserves obligatoires a été fixé à 0,50 %.