Selon le dernier bulletin de conjoncture de la Banque d'Algérie, les crédits à l'économie accordés par les banques algériennes ont augmenté de 5,15% au 1er semestre 2008, contre 15,2% pour l'année 2007 et 12,16% pour 2006. La part des crédits accordés au secteur privé s'élève à 52,95% à la fin juin 2008. A noter un recul des crédits à moyen et long terme, passés de 51,26% fin décembre 2007 à 50,90% fin juin 2008.Selon le même rapport, cette tendance à l'augmentation de l'agrégat crédits à l'économie fait émerger désormais l'importance du " canal " crédit dans la transmission des effets des récents développements monétaires. L'analyse de la structure des crédits par secteur juridique montre qu'une plus grande part de crédits continue à être allouée au secteur privé. A fin juin 2008 et en encours, la part de crédits distribués au secteur privé (52,95 %) est restée stable depuis fin 2006 (52,95 %), se conjuguant avec une diminution de la part relative des crédits non performants. De plus, l'évolution des crédits à l'économie, sous l'angle des termes de maturités, témoigne de la poursuite du relatif trend haussier pour les crédits à moyen et long terme. En effet, la part relative des crédits à moyen et long terme est passée de 49,58 % à fin décembre 2006 à 51,26 % à fin décembre 2007, pour se situer à 50,90 % à fin juin 2008 contre 51,12 % à fin juin 2007. Il est également utile de noter que les crédits hypothécaires ont également enregistré un élan appréciable en 2007. La progression des crédits à moyen et long terme est en phase avec le caractère favorable des conditions de financement bancaire de l'économie nationale, dans un contexte où l'augmentation des crédits d'investissement intervient en complément au fort flux de financement en provenance de la sphère budgétaire au titre des décaissements réalisés sur le budget d'équipement de l'Etat. Pour le premier semestre 2008, les dépenses d'équipement sont estimées à 929,4 milliards de dinars, soit un accroissement de 58,9 % par rapport au premier semestre de l'année 2007. Compte tenu de la disponibilité de fonds prêtables accrus et des besoins d'investissements productifs, il est attendu que les crédits sains à l'économie augmentent en 2008 et que les banques financent davantage les investissements, d'autant plus que le stock d'épargnes financières est bien accru sur les huit dernières années. Des montages financiers, notamment de type "project finance" pour des projets d'investissement mixtes, contribueront à élargir le noyau d'absorption des "ressources stables" des banques au cours de l'année 2008. Il est également attendu que les banques poursuivent d'une manière plus résolue la nécessaire amélioration de l'évaluation, la gestion et la maîtrise des risques de crédits, vu l'acuité de la question au niveau international. C'est donc un ancrage nécessaire pour une contribution effective des banques à l'amélioration de l'allocation des ressources financières dans l'économie nationale. Pour ce faire, un renforcement des fonds propres des banques est requis. Selon la Banque d'Algérie, l'évolution de la structure de la masse monétaire révèle une stabilisation de la part relative des dépôts à vue hors secteur de l'énergie (28,15 %) et une augmentation des dépôts de ce dernier secteur relativement à M2, soit 22,58 % à fin juin 2008 contre 21,05 % à fin décembre 2007 et 18,66 % à fin juin 2007. En outre, le ratio dépôts à terme /M2 connaît un trend baissier, s'établissant à 28,31 % à fin juin 2008. Cela renseigne, en particulier, sur les comportements des principaux agents économiques, surtout dans cette période de reprise de l'expansion des liquidités monétaires et quasi monétaires. La forte augmentation des dépôts à vue de Sonatrach (18,86 % au premier semestre 2008), dans cette conjoncture favorable, contribue largement au fait que l'accumulation des dépôts a pour origine plus l'accroissement des dépôts provenant du secteur public que celui provenant du secteur privé. En terme de structure de dépôts selon les instruments à fin juin 2008, les dépôts à vue auprès des banques, du Trésor public et des CCP sont montés à 64,18 %, dans le total de dépôts, contre 62,54 % à fin 2007 et 55,84 % à fin 2006, confirmant le trend haussier relativement à l'année 2003. Au cours des cinq dernières années, cette tendance haussière est corrélative à l'augmentation importante des dépôts à vue du secteur public et du secteur de l'énergie en particulier. Par contre, l'évolution de la structure des dépôts montre clairement le net recul de la part des dépôts à terme en dinars à 31,10 %, du total des dépôts à fin juin 2008, contre 32,58 % à fin 2007 et 37,71 % à fin 2006. Aussi, et face à la liquidité grandissante du système bancaire, le marché monétaire interbancaire a connu une relative reprise de l'activité au cours de l'année 2007 et au premier semestre 2008, par rapport à 2006. A fin juin 2008, le montant négocié sur ce marché est de 32,13 milliards de dinars contre 16,30 milliards de dinars à fin 2007. Les taux moyens pondérés sont restés stables, au tour de 3,3 % à 3,4 %.