L'Algérie ambitionne d'étendre la superficie des terres agricoles irriguées à 2 millions d'hectares à long terme soit 25% des surfaces arables. C'est du moins ce qu'a souligné jeudi dernier le ministre de l'Agriculture, Rachid Benaissa, qui répondait à une question d'un membre du conseil de la Nation, Le ministre a précisé que la superficie des terres agricoles irriguées estimée actuellement à 900 000 ha passera à 1,1 million d'ha à moyen terme grâce à une série de "mesures incitatives techniques, financières et scientifiques pour appuyer les systèmes d'irrigation économiques". Benaissa a précisé que l'aide accordée aux agriculteurs est passée de 30 à 50% par individu et à 60% par collectivité, affirmant que l'élargissement de la superficie des terres irriguées "permettra sur la base des expériences actuelles dans les régions sud d'économiser environ 3000 m3 pour un hectare irrigué soit l'économie de 2,4 milliards de m3. L'irrigation permettra en effet d'améliorer la production agricole, il faut dire que , les contraintes climatiques et structurelles qui pèsent sur l'agriculture irriguée en Algérie imposent une gestion rigoureuse et raisonnée des ressources en eau. L'aridité du climat rend les cultures aléatoires, même dans des zones potentiellement riches en sols. La pluviométrie est mal répartie dans le temps et dans l'espace. Le réseau hydrographique est à 80% situé au nord-est du pays. Le taux de remplissage des barrages ne dépasse pas les 50 à 70%. Les fuites dans les réseaux d'adduction d'eau potable et d'irrigation oscillent entre 40 et 50%. L'état des lieux des potentialités en terre et en eau à partir d'enquêtes et rapports de structures spécialisées, montre la pression grandissante exercée par la ville et l'industrie sur l'eau mobilisée pour l'agriculture. Cette pression limite les possibilités de développement de l'agriculture irriguée à partir des eaux de surface. Pour lever cette pression et pouvoir satisfaire les besoins en eau de l'AEP, l'industrie et l'agriculture, plusieurs mesures sont en cours : la réduction des fuites dans les réseaux d'adduction, la modernisation des techniques d'irrigation, la reprise en main de la gestion des nappes, la possibilité de recharge artificielle, le dessalement de l'eau de mer pour approvisionner en eau les zones côtières, la reprise du recyclage des eaux usées qui marque le pas depuis quelques années, les transferts régionaux entre barrages. Ces aménagements devraient entre autres, répondre à la demande en eau, conserver les capacités de renouvellement des ressources en eau et préserver leur qualité afin de réduire les contraintes sur le milieu naturel. L'agriculture va bénéficier de ressources importantes avec les transferts d'eau à partir des grands barrage comme celui de Beni Haroun à l'est du pays.