Le ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et la Communauté nationale à l'étranger, M. Djamel Ould Abbès, a indiqué, hier à Alger, que l'Algérie a retrouvé sa place dans le concert des nations, et ce grâce à la politique de la réconciliation nationale. En effet, lors de la cérémonie d'ouverture du Colloque international sur le thème : "Les victimes du terrorisme et la réconciliation nationale", il a déclaré que "Grâce à la volonté du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, et à travers la loi sur la concorde civile et le projet de Charte pour la paix et la réconciliation nationale qui vise tout d'abord à réprimer toute contestation de l'histoire officielle, l'Algérie a retrouvé ses esprits et sa place dans le concert des nations". Il a, cependant, ajouté que "notre pays est "aujourd'hui courtisé au niveau international pour son expérience dans la lutte antiterroriste". Dans le cadre du même contexte, il a tenu à rappeler que le peuple algérien a combattu tout seul le terrorisme et que les forces vives de la nation ont résisté farouchement comme ils l'avaient fait pendant la guerre de Libération nationale. Pour sa part, la présidente de l'Organisation nationale des victimes du terrorisme, Mme Fatma-Zohra Flici, a souligné que son organisation avait soutenu la politique de réconciliation nationale avec conviction. Ceci dit, elle a ajouté qu'il s'agissait là de conviction de la majorité des victimes du terrorisme, tout en affirmant, dans ce sens, que l'expérience algérienne dans le domaine de la réconciliation nationale est devenue visible grâce aux avancées qui ont été réalisées dans le cadre du développement économique. A titre de rappel, les travaux du colloque se poursuivront, durant deux jours, dans des ateliers autour des thèmes à savoir de l'éducation à la culture de la paix, l'islam et la paix, la lutte contre le terrorisme, la coopération internationale et la réconciliation nationale. D'autre part, le directeur général adjoint de l'Unesco, M. Tidjani-Serpos Nouréini, a souligné que la politique de réconciliation nationale met la société dans une posture de paix restaurée. Il a, cependant, déclaré, à l'ouverture du Colloque que le thème de la réconciliation nationale porte une invitation à dépasser le repli sur soi, dans le sens où la société est mise dans une posture où les cultures de déchéance et de haine doivent céder la place à une paix restaurée. Sur ce, il a rappelé qu'en 1989 l'Unesco, en application de la résolution 107 de sa 25e conférence générale, avait initié un programme intitulé "Contribution de l'Unesco à la paix, aux droits de l'homme et à l'élimination de toutes les formes de discrimination", pour instaurer la paix dans les esprits des hommes. D'ailleurs, il a relevé que l'Organisation nationale des victimes du terrorisme (ONVT), en organisant ce colloque international, "prouve le rôle actif de la société civile dans la restauration de la culture de la paix dans la société". De son côté, le président du Comité Europe-Afrique de l'Union africaine, M. Johnson Keneth, a attesté que le continent africain s'organise et se mobilise pour prendre en charge son destin et que c'est dans ce contexte qu'il a salué les initiatives et les efforts qui visent à améliorer la lutte contre le fléau du terrorisme et ses effets. En outre, il a souligné que la mondialisation ne doit pas être uniquement économique et financière, "mais également humaniste et éthique". M. Keneth a ainsi appelé à un engagement en faveur de l'approfondissement de la culture de la paix dans le monde. Cela dit, il a tenu à souligner que l'Afrique, au même titre que les autres continents, et face au terrorisme, au crime organisé et aux questions liées au développement durable, est appelée à relever ces défis. Par ailleurs, l'ancien directeur du Fonds international pour la promotion de la culture (FIPC/Unesco), M. Beseat Kiflé Sellasié, s'exprimant au nom du président de la Fondation pour la culture de la paix, M. Fédérico Mayor Saragoza, a affirmé que c'est aux victimes du terrorisme que revient, en premier, le devoir d'élever la voix pour condamner la terreur et la violence aveugle et que c'est à travers eux que pourrait s'initier le processus de la réconciliation, par le biais du dialogue, pour ouvrir le chemin de la paix. Il a, cependant, relevé que cela ne signifie pas l'oubli des douleurs et des souffrances du passé.