A l'occasion du 55e anniversaire de la conférence afro-asiatique de Bandoeng, une journée commémorative a été organisée, lundi à Alger, par l'Institut diplomatique et des relations internationales (IDRI) en collaboration avec l'ambassade d'Indonésie en Algérie. Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, qui prenait part à cette journée, organisée au Centre national des archives, a souligné "l'opportunité d'engager une réflexion sur la position actuelle du mouvement des pays non-alignés à l'épreuve des mutations profondes dans les relations internationales". M. Medelci a estimé que la conférence de Bandoeng "reste exemplaire dans notre conscience historique", du fait qu'"elle a contraint le système à s'adapter, à ouvrir des marges de manœuvres, à adopter de nouvelles stratégies de développement qui ne manqueront pas de profiter, fort heureusement, aux pays assujettis et aux nations opprimées". Il a indiqué, dans ce contexte, que cinquante ans après Bandoeng, les mouvements de libération "ont presque gagné" le pari de l'indépendance et qu'il ne reste guère, aujourd'hui, que la Palestine et le Sahara occidental qui "attendent de parachever le rêve de l'émancipation de toute l'humanité". Le conseiller du président de la République d'Indonésie, Hassan Wirajuda, a indiqué, hier, à Alger que les principes défendus lors de la conférence de Bandoeng de 1955 ont été affirmés dans la Charte des Nations unies et la Déclaration universelle des droits de l'homme. Cet ancien ministre des Affaires étrangères, qui a pris parole à l'ouverture du séminaire sur la conférence de Bandoeng, a rendu un hommage aux leaders africains et asiatiques pour avoir porté "fort la voix de leurs peuples dans leur combat pour un ordre international plus moral", assurant que "les principes et les valeurs défendus lors de cette conférence ont été affirmés dans la Charte des Nations unies et la Déclaration universelle des droits de l'homme". Il ajoute que l'organisation de ce séminaire "confirme l'engagement ferme de l'Algérie avec l'esprit de Bandoeng", et que "les pays africains et asiatiques ayant défendu le droit des peuples colonisés à l'indépendance, ont fondé à Belgrade le Mouvement des pays non-alignés pour l'avènement de la paix dans le monde". Il a mentionné que l'esprit initié à Bandoeng a trouvé, dans le sommet de Djakarta sur le partenariat stratégique entre les pays asiatiques et africains, un autre défi "pour le règlement des conflits à travers le dialogue" et "la coopération dans la lutte antiterroriste". Regrettant la non-concrétisation de ce genre de partenariat dans les relations entre les pays africains et asiatiques, le diplomate indonésien se dit fier de citer l'exemple du partenariat entre l'Indonésie et l'Afrique du Sud dans plusieurs domaines. "L'Indonésie continue à faire tout ce qu'elle peut pour promouvoir ce partenariat dans plusieurs domaines, tels que l'agriculture, l'électrification rurale et la pêche", a-t-il enchaîné. Citant l'exemple des communications par satellite et le programme de formation à long terme organisé au profit des cadres du Nigeria, M. Wirajuda a aussi insisté sur les efforts de l'Indonésie pour aider les pays africains et asiatiques dans le domaine de la formation et de la technologie spatiale. Sans oublier de citer le programme de formation au profit des cadres palestiniens dans le domaine des finances et des banques, ainsi que celui de la diplomatie. Jugeant que l'esprit de Bandoeng "ne peut fleurir davantage" qu'à travers un partenariat stratégique afro-asiatique. Il a émis, par ailleurs, son souhait pour que ce séminaire soit un "facteur de la mise en œuvre d'autres initiatives dans l'avenir".