Le président de la République d'Afrique du Sud, M. Jacob Gedleyihlekisa Zuma, après être accueilli, hier, par le président du Conseil de la nation,M. Abdelkader Bensalah, à l'aéroport Houari Boumediene, s'est recueilli au sanctuaire du Martyr (Maqam Echahid) à Alger, à la mémoire des martyrs de la Révolution algérienne. Après avoir passé en revue un détachement de la Garde républicaine qui lui a rendu les honneurs, le président sud-africain a déposé une gerbe de fleurs devant la stèle commémorative du sanctuaire et a observé une minute de silence à la mémoire des martyrs de la Révolution. En outre, M. Zuma a visité le Musée national du Moudjahid, où il a pris connaissance des principales étapes historiques qu'a connues l'Algérie, depuis l'incident de l'éventail jusqu'au déclenchement de la guerre de Libération nationale le 1er Novembre 1954. Par la même occasion, il s'est rendu dans les différents pavillons du musée, où il a observé un premier arrêt au niveau du pavillon réservé au début de l'occupation française, en juillet 1830, pour visiter ensuite ceux consacrés aux principales résistances populaires menées contre l'invasion française. Par la suite, il a continué sa visite en s'arrêtant à chaque fois à un pavillon à savoir celui consacré à l'histoire du Mouvement nationaliste et ses principaux dirigeants chargés de la préparation du lancement de la Guerre de libération nationale où il a pris connaissance des modèles d'armes et des instruments utilisés au début de cette guerre. Aussi, il s'est arrêté au pavillon où sont exposées des photographies sur les crimes commis par les autorités d'occupation française contre des citoyens algériens et des instruments de torture. Par ailleurs, après avoir écouté les hymnes nationaux des deux pays, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, et le Président sud-africain, M. Zuma, ont passé en revue, un détachement de la Garde républicaine et des trois armées à savoir de terre, de l'air et de mer, qui leur rendaient les honneurs. Il a tenu toutefois à exprimer sa satisfaction quant au déroulement de l'entretien qu'il a eu avec le président de la République et qu'il a qualifié comme étant amical et très important et que les relations entre les deux pays étaient excellentes. Pour rappel, le Président sud-africain est arrivé pour une visite de travail de deux jours en Algérie, et ce à l'occasion de la tenue de la 5ème session de la Haute commission binationale de coopération algéro-sud-africaine coprésidée par le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, et la ministre sud-africaine des Relations internationales et de la Coopération, Mme Maite Nkoana Mashabane. D'ailleurs, M. Medelci a déclaré en ce sens que "notre souhait est que le Forum des hommes d'affaires de nos deux pays, qui se tiendra dans le sillage de notre rencontre officielle, concrétise l'engagement fort des deux gouvernements à accompagner et encourager toutes les initiatives destinées à exploiter les opportunités déjà identifiées et à ouvrir de nouvelles pistes de partenariat, aboutissent à des résultats substantiels". Ceci dit, il a ajouté que durant les travaux à Alger "nos experts ont approfondi leurs discussions et les divers secteurs représentés ont confirmé un certain nombre d'engagements qui verront le jour dans les délais les plus proches". A ce propos, M. Medelci a tenu à préciser un large éventail de projets et de pistes de coopération qui ont été identifiées par les opérateurs publics et hommes d'affaires, tout en exprimant sa satisfaction quant à la diversité et la densité des instruments juridiques qui encadrent la coopération entre les deux pays. Le responsable d'Etat a, en outre, insisté sur le fait de mettre concrètement en œuvre ces acquis au service des opportunités de partenariat et d'affaires dans les domaines notamment de la défense, de la recherche scientifique, de l'énergie, de l'industrie, de l'agriculture et de la formation. Cela dit, il a exprimé son souhait aux hommes d'affaires de prendre toutes les mesures de la dynamique de l'économie algérienne, de ses immenses potentialités et de son cadre juridique qui offre les meilleures conditions à la mise en place d'un partenariat mutuellement avantageux. Algérie et Afrique du Sud, des cofondateurs du Nepad Par ailleurs, M. Medelci a estimé le projet de constellation satellitaire pour la gestion des ressources africaines et de l'environnement qui a vu le jour entre les deux parties avec le Nigeria et le Kenya, comme étant un exemple à suivre aussi bien au niveau bilatéral que régional. Sur ce, il a ajouté "nos rencontres ont toujours été une occasion propice pour échanger nos points de vues, notamment sur les dossiers prioritaires pour notre continent afin d'apporter notre contribution au projet panafricain et de porter la voix et les préoccupations de l'Afrique partout dans le monde dans le cadre du Nepad". A cette occasion, il a rendu hommage à l'Afrique du Sud qui abritera la phase finale de la Coupe du monde de football, du 11 juin au 11 juillet 2010. Mme Mashabane a appelé, au plan africain, à donner la priorité au renforcement de la gouvernance et des capacités de l'Union africaine (UA), tout en mettant l'accent sur son Conseil de sécurité. Rappelant que l'Algérie et l'Afrique du Sud sont des cofondateurs du Nepad, en tant que programme majeur de développement ayant pour objectif de mobiliser le soutien régional et international en faveur du développement et de la paix en Afrique. Cependant, M. Medelci a indiqué que l'Algérie sera, évidemment, présente avec son équipe nationale de football qui transmettra au peuple frère d'Afrique du Sud un message de fraternité et qui donnera la meilleure image d'une jeunesse africaine attachée aux valeurs de paix véhiculées par le sport authentique. Pour sa part, Mme Mashabane a appelé à un partenariat d'excellence entre l'Algérie et l'Afrique du Sud, fondé sur la lutte des deux pays pour la liberté. De ce fait, elle a déclaré "nous sommes tenus d'aller vers un partenariat d'excellence basé sur le sang versé par nos aînés, de sorte à leur faire honneur". D'ailleurs, elle a rappelé, dans ce cadre, la formation reçue par Nelson Mandela en Algérie dans les années 1960 et la lutte qu'il mènera par la suite pour la libération du peuple d'Afrique du Sud, soulignant que les Sud-Africains demeureront toujours reconnaissants envers le peuple algérien pour toute son aide et son soutien. Par ailleurs, elle a qualifié ces travaux de cette 5ème session comme étant "l'expression concrète des liens historiques d'amitié, de fraternité et de solidarité entre les deux peuples".