Le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, M. Moussa Benhamadi, a indiqué, jeudi, à Alger, lors de la journée parlementaire organisée par la commission des transports et des télécommunications de l'Assemblée populaire nationale (APN) sous le thème : "le haut débit, l'économie numérique et leur rôle dans le développement", qu'aucun délai ne peut être fixé pour le traitement du dossier de l'opérateur de téléphonie mobile Djezzy-Orascom Télécom, actuellement pris en charge par des experts auprès du cabinet du Premier ministre. "Ce dossier est sérieusement pris en charge par des experts auprès du cabinet du Premier ministre, il faudra attendre. il s'agit de négociations de haut niveau dans le domaine financier et de l'organisation", a t'il déclaré. Concernant le délai pour le traitement de ce dossier, le ministre a souligné qu'il ne pouvait pas donner de délai "car la gestion du dossier relève des seules prérogatives du Premier ministre, seul habilité à se prononcer dans le strict respect de la loi algérienne et des intérêts du pays". A une question sur une éventuelle réaction des investisseurs étrangers quant à la gestion de ce dossier, le ministre a indiqué que "chaque pays est souverain dans la prise de décision qu'il juge nécessaires pour la sauvegarde de ses intérêts économiques", soulignant que beaucoup de pays ont pris de mesures protectionnistes lorsque les circonstances l'exigeaient. Par ailleurs, s'agissant de l'affaire Djezzy, l'Algérie semble donner une importance assez particulière, en se prononçant, il y a quelque temps, par une demande officielle auprès de la maison mère Orascom Télécom Holding pour ouvrir les négociations de rachat, et ensuite par la deuxième annonce qui consiste à nommer des experts qualifiés pour suivre eux-mêmes cette opération de transaction. S'agissant du même contexte, c'est l'instance algérienne, et en particulier le Premier ministre qui se chargera particulièrement e mener à bout l'opération de rachat de Djezzy. Ainsi , M. Benhamadi a précisé qu' une fois que les négociations de rachat de Djezzy aboutissent, le gouvernement algérien se chargera de sauvegarder les 5 000 postes d'emploi que compte Djezzy, tout en précisant que les compétences algériennes sont parfaitement capables de gérer une entreprise telle que Djezzy qui compte à ce jour, une moyenne de 14 millions d'abonnés. En outre, l'Algérie est bel et bien décidée à racheter l'opérateur de téléphonie mobile Djezzy. Cela a, d'ailleurs, été réaffirmé à diverses occasions par le ministre des Finances, M. Karim Djoudi. En outre, une seule question reste à être clarifiée, à qu'elle prix Djezzy devra être cédé ? Le patron du groupe OTH, Naguib Sawiris, voulant en tirer le meilleur profit, le valorise à 7 milliards de dollars. D'autres estimations, américaines notamment, varient entre 5 et 6 milliards de dollars. Par contre, un haut responsable au ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication situe la valeur de Djezzy entre "3 et 5 milliards de dollars maximum". Mais dans la situation actuelle, il serait plus intéressant d'être plus précis. Il faut d'abord prendre en compte le fait que les actions du groupe OTH perdent chaque jour de la valeur sur les Bourses où elles sont cotées. Selon certains médias des pays du Golfe, le groupe Orascom Telecom Holding a perdu plus de 60% de sa valeur au cours des deux dernières années, se situant actuellement, à 28,8 milliards de livres égyptiennes. Ce qui équivaut à 5,2 milliards de dollars. Selon d'autres sources, Orascom Telecom Holding a actuellement une capitalisation de 6 milliards de dollars avec une dette nette de 5,11 milliards de dollars à la fin de 2009. Dans une telle situation on imagine mal l'attribution à Djezzy d'une valeur supérieure à la capitalisation boursière du groupe mère. Certains analystes se hasardent même à dire qu'ils sont sceptiques à croire que Djezzy puissent être valorisé à plus de 2 milliards de dollars et ce, pour les estimations les plus généreuses. Cela peut être étayé par plusieurs arguments. Au-delà de la capitalisation boursière du groupe OTH, il serait intéressant de se pencher sur plusieurs éléments des actifs de l'opérateur en Algérie, lesquels sont essentiels à l'estimation de la valeur de l'opérateur. Tout analyste financier devant se pencher sur la question devra prendre en compte les biens meubles et immeubles de l'opérateur. Or l'on se rend compte que Djezzy ne dispose pas de biens immobiliers. Aussi bien le siège social de l'entreprise que les différentes boutiques de l'opérateurs ont élu domicile dans des locaux loués. En réalité, la richesse de l'entreprise réside dans ses abonnés. Un désengagement des utilisateurs du réseau Djezzy au profit de Mobilis et de Wataniya Télécom réduirait la valeur d'OTA à néant.