Les premiers bateaux de pêche qui seront construits en Algérie seront des chalutiers de 25,06 mètres de long et de 6,7 mètres de large et pouvant transporter un équipage de neuf personnes pour une durée en mer d'une semaine. Il s'agit d'un projet d'investissement étranger, turc plus précisément. En effet, la société turque Burc Turk Maritime a lancé, donc, son atelier de maintenance et de réparation de chalutiers au niveau du port d'Alger. Certes, le projet est relativement petit mais concret. Et les ambitions de l'entreprise vont loin puisqu'elle compte, également, développer par la suite, des caboteurs et des remorqueurs selon les normes de l'Organisation internationale maritime. L'entreprise en question n'a pas dissimulé son vœux d'élargir ses activités et de développer la construction navale en Algérie. En tout cas, la construction et la réparation navales figurent parmi les chantiers phare du secteur de la pêche. La réforme de ce dernier peine à se concrétiser malgré les engagements du gouvernement pour qui il reste difficile de ne pas constater cet état de fait sur le terrain vu la cherté des produits de la pêche sur le marché, voire leur indisponibilité. Mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas eu d'efforts. Le secteur de la pêche, en Algérie, n'a cessé de connaître des progrès, notamment dans sa structuration et dans sa gestion depuis qu'il a repris la place qu'il mérite en tant que secteur porteur de richesse. A citer, dans ce sens, la mise en place de moyens, tels les crédits et les facilités accordés aux professionnels et postulants pour le renouvellement de la flottille et l'acquisition de matériel, l'évaluation des fonds de la côte algérienne par l'établissement de cartes de zones de pêche. Il faut dire, en effet, que le secteur de la pêche en Algérie recèle un potentiel très important et les besoins nécessaires au développement de la filière, tant en amont qu'en aval, sont considérables. Les investisseurs étrangers ont compris cela, notamment les Espagnols, les Portugais et les Italiens qui n'ont pas hésité à investir dans ce domaine. Il existe encore un excellent potentiel pour les chalutiers, les équipements embarqués (électronique de navigation), les filets et autres matériels nécessaires à la pêche. Il conviendra de s'intéresser également à l'assistance technique, la formation et l'évaluation des ressources halieutiques. De nombreux débouchés existent pour l'industrie agroalimentaire, notamment pour les conserveries, la transformation des produits de la mer, ainsi que tout ce qui concerne la chaîne du froid. Avec 1 250 km de côtes méditerranéennes et 9.5 millions d'hectares, l'Algérie redécouvre l'importance d'un potentiel halieutique longtemps sous-estimé. Depuis 2003, plusieurs protocoles d'accord de pêche, de conservation et d'équipements portuaires ont été signés entre opérateurs économiques algériens et entreprises étrangères. Ainsi, un projet de 8 millions d'euros, qui porte sur la réalisation d'une ferme aquacole d'élevage de loups et de dorades, est piloté par l'Office national de développement pour l'aquaculture avec le soutien de l'Organisation arabe pour l'investissement et le développement agricole(OAIDA).