A l'occasion du sommet du G8 qui se tient à Muskoka, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a fait un discours, vendredi, au Canada, sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), avec un accent particulier sur la santé infantile et maternelle. Le président de la République estime que "l'intérêt renouvelé que manifeste le G8 pour la réalisation des OMD est un signal positif pour nous et pour tous les Africains. Il signifie que nous pouvons ensemble redoubler d'efforts pour les atteindre à l'horizon 2015", déclare-t-il. Au moment où les Nations unies préparent une réunion de haut niveau pour l'évaluation décennale de la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire, le premier magistrat du pays rappelle que "les statistiques de mortalité maternelle et infantile en Afrique montrent que près d'un enfant sur sept meurt avant l'âge de cinq ans". Et d'ajouter que "c'est en Afrique aussi que surviennent 50 % des décès de femmes enregistrés dans le monde des suites de la grossesse, de l'accouchement ou durant les premières semaines suivant l'accouchement". En soulignant que près de la moitié des naissances se déroulent sans l'assistance d'un personnel qualifié et que plus de la moitié des femmes enceintes ne bénéficient pas d'un suivi médical prénatal. Il est à noter qu'en Algérie, l'accès aux soins préventifs et curatifs dans le système national de santé est garanti par la Constitution depuis l'Indépendance. A cet égard, le président de la République a rappelé que "l'Algérie s'est engagée dès les années 70 dans une politique de planning familial visant une meilleure articulation de la santé reproductive, favorisant notamment les accouchements en milieu assisté et le recours accru aux pratiques contraceptives dispensées gratuitement dans le secteur public ". Par ailleurs, le président de la République a rassuré que la santé maternelle et infantile est érigée en priorité nationale dans notre système de santé. "La santé maternelle et la santé périnatale étant indissociables, mon pays a mis en place un programme national de périnatalité, 2006-2009, qui a été prorogé jusqu'à 2012, pour assurer une meilleure prise en charge du binôme mère-enfant", témoigne-t-il. Pour autant, les indicateurs relatifs à la prise en charge de la santé infantile des moins de cinq ans confirment la réalisation de progrès notables comme le montre l'évolution du taux de mortalité qui est passé de 43 pour mille en 2000 à 29,8 pour mille en 2008. De plus, les mesures prises dans le domaine de la santé maternelle se sont traduites par une amélioration considérable. Le Président annonce que "le taux de mortalité maternelle est passé de 117,4 pour 100.000 en 1999 à 86,2 pour 100.000 en 2008. Le rythme des progrès enregistrés nous laisse optimistes quant à l'atteinte de l'OMD relatif à la santé maternelle en 2015". Dans ce contexte, Bouteflika fait appel aux pays occidentaux "les efforts remarquables que les pays africains déploient dans le domaine de la santé infantile et maternelle devraient être soutenus par un effort de la communauté internationale et notamment du G8 pour la mise en œuvre de leurs stratégies nationales dans le respect des principes de l'appropriation et du leadership qui fondent le partenariat G8/Afrique", recommande-t-il. Le Président a mis l'accent sur le renforcement des systèmes de santé en Afrique qui représente la bonne approche. "Elle est de nature à protéger la santé maternelle et infantile, et consolider les progrès enregistrés par l'Afrique qui a réussi à stabiliser la prévalence du VIH/Sida et à améliorer l'accès aux traitements, l'augmentation du taux de vaccination…", cependant, "il nous faut toutefois garder à l'esprit le lien étroit entre la pauvreté et la fragilité de la situation des mères et des enfants dans beaucoup de pays africains", insiste-t-il. "Il est donc plus que jamais nécessaire que la Communauté internationale s'attelle à créer les conditions d'une reprise vigoureuse de l'activité économique en Afrique", rappelle le Président. Il demande aux pays développés de tenir pleinement leurs précédents engagements."L'Afrique doit bénéficier de manière conséquente des mesures annoncées au Sommet du G20 de Pittsburgh, notamment sur le renforcement des ressources des Institutions financières internationales et régionales", recommande le premier magistrat. Citant à titre d'exemple l'appui au Programme intégré de développement agricole en Afrique élaboré sous l'égide du Nepad et l'Initiative de l'Aquila sur la sécurité alimentaire méritent, selon Bouteklika, "la priorité la plus élevée". Le président de la République est persuadé que le débat sur l'évaluation globale du partenariat G8/Afrique depuis Kananaskis donnera l'occasion d'approfondir les différents axes pour l'intensification de la coopération. "Notre objectif commun est de favoriser la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement et un développement durable en Afrique", indique t-il.