Le Hamas a accueilli hier favorablement la nomination d'éventuels nouveaux médiateurs ayant pour mission de contribuer à la conclusion d'un accord d'échange de prisonniers avec Israël, bien qu'il n'ait pas été informé du fait que le médiateur puisse être l'ancien président américain, Bill Clinton. "On ne nous a pas dit que M. Clinton pourrait offrir ses bons offices, mais nous accueillons tout rôle permettant de réaliser cet échange, qu'il s'agisse d'un Américain, ou d'un Allemand, ou d'autres personnes", a indiqué à Xinhua, Salah Al-Bardawil, un porte-parole du Hamas. Plus tôt, Maan news, une agence de presse locale palestinienne, a affirmé que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait invité M. Clinton à se déplacer à Gaza pour discuter avec les dirigeants du Hamas sur la libération de Gilad Shalit dans le cadre d'un échange contre un nombre de prisonniers. Selon M. Al-Bardawil, le Hamas souhaite qu'Israël libère jusqu'à 1.000 prisonniers "sans refuser ni imposer de conditions sur aucun prisonnier". L'Allemagne a dirigé plusieurs séries de discussions entre le Hamas et Israël fin 2009, mais n'a pas réussi à parvenir à un accord, du fait que le Hamas avait présenté une liste de 450 noms pour que l'Etat hébreu les libèrent, tandis qu'Israël désirait les expulser et les enlever de la liste. Notons que le président palestinien Mahmoud Abbas a estimé samedi soir "futile et inutile" d'entamer des discussions directes avec Israël en l'état actuel de la situation. Mahmoud Abbas a affirmé à maintes reprises qu'il ne comptait pas revenir à la table des négociations tant que Nétanyahu ne s'est pas engagé au gel total de la colonisation en Cisjordanie et à El Qods-Est, et à accepter de reprendre les pourparlers là où ils se sont arrêtés. Nétanyahu n'a répondu positivement à aucune de ces exigences, et s'il a réduit les activités de colonisation, une réduction qui fait l'objet d'un moratoire, il ne les a pas gelées, bien que cela soit exigé par la communauté internationale via le Quartette pour la paix au Proche-Orient. "S'ils (les Israéliens) disent 'venez, commençons des négociations à zéro', c'est futile et c'est inutile", a ajouté Abbas. Son conseiller Yasser Abed Rabbo a quant à lui rappelé dimanche sur les ondes de la radio palestiniennes que les Palestiniens ne reviendraient pas à la table sans calendrier et sans cadre. "Il doit y avoir un calendrier, un cadre pour ces négociations", a-t-il dit. "Nous n'entrerons pas dans de nouvelles négociations qui pourraient prendre plus de dix ans". Les Palestiniens estiment qu'après 17 ans de discussions par à-coups avec les Israéliens, il est impossible de repartir à zéro, particulièrement avec un chef de gouvernement israélien très marqué à droite qui a reculé par rapport aux positions prises par ses prédécesseurs. "Nous disons que s'il y a des progrès, nous entamerons des discussions directes. S'il n'y a aucun progrès, quel serait le bénéfice de négociations qui seront futiles et inutiles?", a-t-il demandé. Abbas a souligné que les Palestiniens souhaitaient des discussions indirectes pour progresser sur deux dossiers: les dispositions de sécurité et les frontières de l'Etat que les Palestiniens entendent fonder en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et à Jérusalem-Est. "Nous espérons toujours enregistrer des succès qui nous permettrons d'ouvrir des négociations sérieuses menant à la paix", a assuré Abbas, au lendemain d'une conversation téléphonique avec Obama. Notons par ailleurs que le cargo libyen chargé d'aides humanitaires à la population palestinienne de Ghaza maintient le cap sur la même ville. "Le navire se dirige vers Ghaza comme prévu", , a indiqué samedi soir le directeur exécutif de la Fondation El Gueddafi, Youssef Sawan Sawan. Ainsi, la Fondation dément que le navire qui bat pavillon moldave ait changé de cap vers le port d'Al-Arich, en Egypte comme l'avait affirmé plus tôt Athènes. "C'est une mission purement humanitaire. Elle n'est ni provocatrice ni hostile", a ajouté M. Sawan, appelant par ailleurs "la communauté internationale à aider la Fondation pour faire parvenir les aides au port de Gaza". Auparavant, un agent maritime grec a annoncé que le cargo libyen quittera le port de Lavrio, à 60 km au sud-est d'Athènes, à destination du port d'El-Arich (Egypte). Ce cargo, avec à bord des sympathisants de la cause palestinienne et deux mille tonnes d'aide humanitaire sous forme de nourriture et de médicaments, devait rallier Ghaza dans une tentative de briser le blocus israélien depuis juin 2007. Dans une lettre envoyée à l'ONU, Israël a menacé samedi d'empêcher ce navire de briser le blocus imposé au territoire palestinien occupé. Par voie diplomatique ou par la force, le gouvernement israélien s'opposera au débarquement à Gaza. Une porte-parole de l'armée a indiqué que la "marine de guerre était sur le qui-vive" et qu'elle suivait avec attention la marche du navire, attendu dans trois ou quatre jours au large de Gaza ou de la côte égyptienne.