Les équipes de contrôle relevant de la direction du commerce de la wilaya d'Alger ont rédigé pendant le mois de juin 1.016 PV contre des commerçants contrevenants dans le cadre de 3631 interventions où il a été proposé la fermeture de 21 locaux commerciaux dont des restaurants, des boucheries et des boulangeries. Le responsable du bureau de contrôle de la qualité à la direction du commerce de la wilaya d'Alger, M. Ismail Boualdja a souligné que le non respect des conditions de conservation au frais des denrées alimentaires était une attitude assez répandue parmi les commerçants, c'est la raison pour laquelle les équipes de lutte contre la fraude ont été équipées de mécanismes leur permettant de s'assurer du respect des températures requises pour la conservation de ces denrées à commencer par leur transport jusqu'à leur étalage. Le travail de ces équipes commence avec l'importation des denrées alimentaires, a-t-il ajouté précisant que les agents pénètrent dans les camions frigorifiques transportant ces denrées pour vérifier les conditions de conservation. Lorsque le conducteur éteint son appareil frigorifique en cours de route, les agents de contrôles peuvent détecter cette infraction par des moyens techniques très développés. Cependant, la coupure du courant se fait généralement le soir lorsque les agents de contrôle et de lutte contre la fraude ne sont plus en service les empêchant ainsi de détecter cette infraction, un vide qui profite à ces commerçants malhonnêtes. Dans ce contexte, M. Boualdja a précisé que la direction du commerce dépêche souvent ses agents très tôt le matin pour contrôler les conditions de conservation des denrées alimentaires ajoutant que les moyens mis en place et les horaires de travail ne leur permettaient pas d'intensifier ces sorties.Certains commerçants de produits alimentaires font fi des règles régissant la chaîne du froid destinée à conserver les denrées périssables exposant ainsi la santé des citoyens au danger spécialement en été. Certains marchands peu scrupuleux débranchent les frigos le soir par souci d'économie d'électricité, foulant au pied le droit des citoyens à un produit conforme aux normes en contrepartie de l'argent qu'ils perçoivent. Ce comportement immoral notamment chez les bouchers et autres vendeurs de produits laitiers est plus apparent et plus criminel notamment en été où les grosses chaleurs participent à la détérioration des produits exposés au mépris des lois régissant ce type de commerce. Les citoyens sont souvent confrontés à cette situation lorsqu'il s'agit de produits sensibles. Salima (38ans) qui préfère acheter les produits laitiers en été chez le même commerçant qui, a-t-elle-dit à l'APS, n'éteint pas son frigo la nuit. Une habitude qu'elle a acquise depuis son intoxication, il y a des années, à cause d'un pot de yaourt dont la date de consommation était pourtant valide d'où sa conviction que le commerçant était peu sourcilleux sur le respect de la chaîne du froid. Mohamed (32 ans) abonde dans le même sens en affirmant éviter les produits laitiers en raison de cette pratique courante qu'il a constaté lui-même en travaillant chez plusieurs commerçants d'alimentation générale. Quant à Nawal (35 ans) elle assure avoir rencontré fréquemment cette situation notamment le matin. "J'ai demandé une fois à un propriétaire d'une grande surface à Bir Mourad Rais si le frigo était éteint car le produit que j'ai acheté n'était pas frais il a catégoriquement nié et a vite détourné la discussion", a-t-elle dit à titre indicatif avant d'estimer que ceci est du au manque de sanctions rigoureuses. Hassan (55 ans) a, pour sa part, posé le problème de l'inconscience des consommateurs qui tolèrent ce genre de commerçants qui ignorent leurs droits et causent des drames au sein des familles. Le consommateur algérien n'est pas renseigné sur ses droits en la matière "les associations de protection et de défense des consommateurs étant absentes sur le terrain", de l'avis d'un responsable du bureau des activités commerciales à la direction du commerce de la wilaya d'Alger. La loi n'occulte pas cet aspect et prévoit de lourdes sanctions contre ceux qui mettent en péril la santé du citoyen à travers la décision interministérielle relative à la température de conservation des denrées alimentaires.