La République populaire démocratique de Corée (RPDC) a déclaré vendredi que sa population et son armée enquêteraient "jusqu'au bout" pour faire toute la lumière sur l'affaire du "Cheonan". Cette nouvelle a été annoncée par le représentant de la RPDC lors de la troisième série de contacts militaires au niveau des colonels entre ce pays et les États-Unis, a rapporté l'agence de presse officielle de RPDC, Korean Central News Agency (KCNA). La RPDC a qualifié la proposition américaine de créer un " groupe d'enquête conjoint" pour inspecter une base militaire de RPDC, avancée lors du dernier round de ces contacts, de " provocation à mobile politique" portant atteinte à la souveraineté et à la dignité de la RPDC, selon KCNA. Cette proposition de la partie américaine n'apportait "rien d'autre qu'une intention sinistre d'attribuer l'affaire du + Cheonan+ à la RPDC", ajoute le reportage. Les deux parties ont convenu d'organiser la prochaine série de contacts de travail des colonels entre la RPDC et les États- Unis à Panmunjom aux alentours du 9 août, pour faire la lumière sur l'affaire du "Cheonan".Le navire sud-coréen de 1 200 tonnes "Cheonan", transportant 104 membres d'équipage, a sombré le 26 mars près de la frontière maritime avec la RPDC, à la suite d'une explosion inexpliquée. Seul 58 marins ont pu être sauvés à la suite du naufrage. Les enquêteurs sud-coréens ont publié le 20 mai les conclusions de leur enquête, affirmant que le "Cheonan" avait été coulé par une torpille de RPDC. En effet, c'est l'acte de guerre le plus grave lancé par Pyongyang depuis la fin du conflit entre les deux Corées il y a cinquante ans. L'affaire du Cheonan, du nom de ce navire de la marine sud-coréenne qui a coulé le 26 mars avec 104 membres d'équipage (58 ont été sauvés, 46 ont péri) se précise. Au terme d'une enquête qui a mobilisé des centaines d'experts sud-coréens et huit étrangers (américains, australiens, britanniques et suédois), la Corée du Sud avait accusé la Corée du Nord d'avoir torpillé son cuirassé de 88 mètres. Le navire a explosé alors qu'il naviguait près de la ligne séparant les eaux territoriales des deux Corées. L'hypothèse de l'explosion externe provoquée par une mine a été écartée. Des experts de la mission d'enquête auraient découvert sur le lieu du naufrage une paire d'hélices d'une torpille affichant un numéro d'identification nord-coréen. Deux experts américain et australien auraient conclu qu'il s'agissait bien d'une torpille nord-coréenne. Séoul bénéficie dans cette affaire du soutien total de l'allié américain. Lors d'un échange téléphonique le président sud-coréen, Lee Myung-bak - persuadé que le Cheonan a été la cible d'une attaque nord-coréenne, et Barack Obama ont décidé d'accroître la pression militaire contre la Corée du Nord. Les deux alliés vont notamment mettre en œuvre un "exercice conjoint régulier" entre leurs armées contre les sous-marins de poche nord-coréens en mer Jaune. Depuis plusieurs jours, Séoul prépare le terrain à de nouvelles sanctions économiques contre Pyongyang et multiplie les efforts diplomatiques en vue de porter l'affaire au Conseil de sécurité de l'ONU.