Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a présidé une réunion restreinte d'évaluation consacrée au secteur des Ressources en eau, dans le cadre des auditions annuelles qu'il dirige sur les activités des différents départements ministériels. Le président Bouteflika a déclaré que "la politique de mobilisation et d'utilisation des ressources hydriques sera résolument orientée vers le développement et l'extension de l'agriculture irriguée, seule garante de la sécurité alimentaire du pays", d'après le compte-rendu officiel. Pour autant, le chef de l'Etat a précisé que "les réalisations des barrages et des grands transferts seront concentrées dans la région des Haut-Plateaux qui constitue l'espace où doit s'opérer le développement agricole et le renouveau rural de l'Algérie". A cette occasion, le ministre des Ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal, a étalé une situation d'ensemble du secteur de l'hydraulique comprenant un bilan des réalisations de l'année en cours ainsi qu'un exposé sur le lancement du programme quinquennal de développement 2010-2014. Au cours de l'année 2010, le secteur a inscrit la réception et la mise en service de nombreuses réalisations et infrastructures, dont les plus importantes sont la mise en service de sept nouveaux barrages pour une capacité additionnelle de plus d'un milliard de m3. Il s'agit des ouvrages de Koudiat Acerdoune (Bouira), Boussiaba (Jijel), Kissir (Jijel), Douéra (Alger), Bougous (El-Tarf), Saf-Saf (Tébessa) et Kerrada (Mostaganem), l'entrée en exploitation de deux grands transferts et de six adductions d'eau potable, la réception de deux usines de dessalement d'eau de mer d'une capacité de 300.000 M3/jour à Skikda et à Beni Saf (Aïn Témouchent), ainsi que de leurs aménagements en aval, la mise en service de cinq stations d'épuration dans les villes d'Ain-Turk (Oran), El-Eulma (Sétif), Annaba, Mila et Saida, l'achèvement des travaux de protection des villes de Sidi Bel-Abbès et Batna contre les inondations, la réalisation et l'équipement de quatre grands périmètres d'irrigation sur une superficie additionnelle de 9.312 hectares. Par conséquent, la mise en service de ces différentes installations et infrastructures s'est traduite sur le terrain, par une nette amélioration des indicateurs du développement humain en matière de ressources en eau. Ainsi, le taux de raccordement aux réseaux d'alimentation en eau potable (AEP) est actuellement de 93%. Pour autant, la dotation quotidienne en eau potable par habitant, est passée à 168 litres distribués quotidiennement dans plus de 70% des chefs-lieux de communes, en même temps, la distribution en continu (H24) commence à devenir une réalité dans plusieurs grandes villes. S'agissant du volet assainissement, 86% des foyers sont aujourd'hui raccordés aux réseaux publics de collecte des eaux usées. Avec une capacité installée en stations d'épuration de 600 millions de m3/an, l'Algérie est actuellement en mesure de traiter 80% des rejets d'eaux usées. Il est à signaler qu'une attention particulière a été accordée par le président de la République à l'état d'avancement des grands projets, particulièrement le grand projet d'alimentation en eau potable de Tamanrasset à partir de la nappe d'In-Salah, qui doit être mis en service au premier trimestre 2011, le projet de transfert vers les hautes plaines sétifiennes avec la réalisation de trois barrages, dont les travaux avancent à un rythme soutenu, le programme de dessalement d'eau de mer, qui comprend la réalisation de 13 stations et de leurs aménagements en aval pour une production de 2,26 millions de m3/j, a été lancé et connaît un avancement effectif sur le terrain, l'extension du système Béni Haroun par la réalisation de l'interconnexion des cinq barrages le composant, et dont les travaux viennent de débuter. Les éléments du programme quinquennal 2010-2014 du secteur des Ressources en eau ont aussi été passés en revue. Ils devront contribuer à la consolidation des résultats obtenus par le secteur et asseoir une réelle gestion intégrée de l'eau dans les différents usages domestique, agricole et industriel. Ainsi, les actions majeures du programme de développement 2010-2014 dans le domaine des ressources en eau, sont les suivantes : en matière de mobilisation des eaux superficielles, la réalisation de 19 nouveaux barrages. En 2010, quatre barrages ont été lancés en travaux : Béni Slimane (Médéa), Z'hor (Skikda), Saklafa (Laghouat) et Soubella (M'sila) et quatre ont été lancés en appel d'offre au cours de la même année : Djdiouia (Relizane), Taht (Mascara), Souk Tléta (Tizi Ouzou) et Djerda (Souk Ahras), les travaux des barrages Kaf Eddir (Tipaza), Ourkiss (Oum El Bouaghi), Tabelout (Béjaïa), Draâ Ediss (Sétif), Mehouane (Sétif) et Tagharist (Khenchela), avancent conformément aux délais impartis, un programme national d'étude de diagnostic et de travaux de réhabilitation des réseaux d'alimentation en eau potable de 37 villes du pays, les travaux d'aménagement hydro-agricole sur une superficie globale de 40.281 hectares et la réhabilitation de périmètres d'irrigation existants sur une superficie de 19.800 hectares, la réalisation de 44 stations d'épuration et de 42 stations de lagunage, ainsi que l'achèvement de deux grands projets de protection contre les inondations à Bab El Oued et Ghardaïa, la poursuite de la mise en œuvre des réserves stratégiques régionales des ressources hydriques par la combinaison des ressources superficielles, souterraines et non conventionnelles et la poursuite de l'option de l'interconnexion des grands barrages du pays, identifiés comme noyau régional stratégique (Gargar à l'ouest, Koudiat Acerdoune au centre, et Béni Haroun à l'est). En gestion décentralisée, il s'agit de divers projets d'alimentation en eau potable, d'assainissement, de protection contre les inondations, de construction de stations d'épuration, de forages et de retenues collinaires. Prenant parole à la fin de l'évaluation du secteur, le chef de l'Etat a affirmé les progrès indéniables enregistrés par le pays en matière de mobilisation de la ressource en eau en réponse aux besoins de la population dans ce domaine. Le président de la République a appelé à la poursuite des efforts menés en la matière, rappelant que "l'eau est le socle de toute entreprise civilisatrice et de développement surtout dans un pays semi-aride comme le notre, soumis de manière chronique au stress hydrique et à l'aléa climatique". Le chef de l'état a ajouté que "ces résultats probants en matière d'alimentation en eau potable et d'assainissement, sont autant de motifs d'encouragement pour la poursuite de la modernisation et l'extension des réseaux pour offrir à tous les citoyens le même service public de l'eau". Après avoir mis l'accent sur l'importance du facteur des ressources humaines dans la mise en œuvre de cet ambitieux programme, le chef de l'Etat a ordonné au gouvernement de renforcer les capacités d'encadrement et de maîtrise d'ouvrage, notamment dans les domaines de management des projets hydrauliques et d'exploitation d'ouvrages et d'infrastructures réalisés au prix d'un grand effort de la Nation. Finalement, le chef de l'Etat a indiqué que "le véritable défi du futur, est celui de l'économie de l'eau", soulignant que "si l'Etat a fait du droit à l'eau une réalité pour les Algériennes et les Algériens, les citoyens, de leur côté, doivent adhérer à une démarche solidaire et équitable de l'économie d'une ressource rare et fragile".