Quelque 450.000 personnes manifestent pour les retraites dans 114 rassemblements recensés sur l'ensemble du territoire, hier, à la mi-journée, des chiffres équivalant à la mi-journée du 24 juin, où 111 rassemblements avaient été organisés, selon le ministère de l'Intérieur. Alors que s'ouvre, mardi, la discussion sur le projet de loi de réforme des retraites qui devrait durer une semaine à l'Assemblée, la tâche de l'exécutif s'annonce pour le moins difficile. Mis en cause dans l'affaire Bettencourt, contesté dans son propre camp et en sursis à quelques semaines du remaniement, le ministre du Travail, Éric Woerth, ne semble plus avoir la confiance des Français. 60 % d'entre eux estiment qu'il ne devrait pas rester en charge du dossier, selon un sondage publié dimanche par Harris Interactive pour RTL. Pire, selon un deuxième sondage, de l'Ifop cette fois, les Français soutiennent très majoritairement (70 %) la mobilisation syndicale qui coïncide avec l'ouverture des débats. Les syndicats espèrent donc mobiliser deux millions de personnes dans la rue, pour montrer une amplification du mouvement social par rapport à la dernière manifestation du 24 juin. Ils comptent obtenir, si ce n'est l'abandon du report de l'âge légal de 60 à 62 ans, du moins des aménagements substantiels. Le Parti socialiste, qui défilera aux côtés des manifestants, prépare la bataille parlementaire. Même s'il ne souhaite pas, selon le député Michel Sapin, transformer le débat sur les retraites en débat sur l'affaire Woerth, le groupe socialiste à l'Assemblée nationale affirme qu'il ne se privera pas pour démontrer que le ministre du Travail "n'est pas le mieux placé pour promouvoir une certaine justice sociale". Face aux risques de cristallisation des oppositions, Nicolas Sarkozy affiche - pour l'heure - sa volonté d'aller jusqu'au bout.