Une réunion sera organisée la semaine prochaine afin d'arrêter les dates de la grève. La coordination intersyndicale de l'éducation, représentée par M.Osman du CLA, M.Lemdani du Cnapest, M.Bekhouche du Sete-Ugta, et M.Sadali Mohamed du Satef, a organisé une conférence de presse au siège du Satef à Tizi Ouzou en l'absence de l'Unpef, le cinquième membre de l'intersyndicale de l'éducation qui semble s'en être retirée selon les uns et en attente selon d'autres. Toujours est-il, les quatre syndicats se sont prononcés pour une action de quatre journées de grève et un rassemblement national pour la mi-avril. Lors de la conférence, il est rappelé que « les actions des 15 et 16 janvier et celles des 19, 20 et 21 février qui ont réussi à mobiliser une importante partie des travailleurs du secteur et avaient pour objectifs principaux d'unir tous les travailleurs des différents paliers de l'éducation afin d'intensifier la pression sur la tutelle et le gouvernement autour de l'augmentation des salaires, la promulgation du statut particulier dans le cadre du statut général de la Fonction publique, la retraite à 100% et la garantie des libertés syndicales et du droit de grève...». Les conférenciers ont eu quelques désagréables prises de bec entre eux à propos de la dénomination de l'intersyndicale. Ainsi et selon le représentant du Sete Béjaïa, il ne s'agit, pour l'heure, que de l'intersyndicale de l'éducation, alors que M.Lemdani du Cnapest vise plus haut et vite en évoquant l'intersyndicale de la Fonction publique. A propos de l'absence de l'Unpef, c'est gêné que M.Lemdani du Cnapest affirme que le représentant officiel de cette organisation n'a rien dit officiellement, alors que d'autres ont tenu à préciser qu'en fait M. Ider de l'Unpef a clairement parlé de «pressions et semble assez apeuré et donc a observé au moins une position d'attente». Questionné à propos de sa position finalement assez délicate, le délégué du Sete-Ugta dira: «Nous sommes en phase avec les travailleurs de la base et nous n'obéissons pas aux directives des chapelles et des structures.» Le représentant du Satef, aidé par M.Osman du CLA, s'est mis à analyser les divers salaires des travailleurs en disant que finalement, la moyenne des salaires est actuellement de 22.900 DA, soit dans les hydrocarbures 48.688 DA, dans le secteur des finances, cette moyenne passe à 28.541 DA, alors que dans l'enseignement, elle n'est que de 16.000 DA. Comme les conférenciers ont réfuté les arguments du chef du gouvernement en disant qu'une augmentation de 5000 DA pour les enseignants équivaut à environ 3,85% de la masse des réserves déclarées du pays, soit environ 420 millions de dinars. Et de s'écrier: «Voyez, on ne demande pas le ciel!» Les conférenciers se sont relayés pour essayer de battre en brèche les affirmations officielles. Le représentant du Sete-Ugta ira jusqu'à dire que, selon des experts, «le salaire moyen d'un OP3 doit être de 25.000 DA». M.Osman, quant à lui, affirme en choeur avec M.Lemdani: «D'accord pour la politique d'austérité, mais à condition qu'elle soit partagée par tous!» Pour eux, les enseignants en ont marre d'être les dindons de la farce. Ce qui se traduit par une forte affirmation des syndicats autonomes qui disent: «Nous ne sommes pas près de revenir en arrière!» Enfin, l'on a appris qu'une réunion sera organisée la semaine prochaine afin d'arrêter les dates de la grève et du rassemblement national, la réunion d'hier n'ayant abouti qu'à la décision de l'organisation de l'action. L'intersyndicale exige de même que le ministère de l'Education et le gouvernement reçoivent l'intersyndicale de l'éducation qui est le moteur des actions de protestation. M.Lemdani ajoute que «finalement, l'intersyndicale doit être reçue par le gouvernement et non pas par le ministre de l'Education!» Ici, les conférenciers semblent faire allusion au fait que la tutelle répond à chaque fois que la question des salaires, de l'agrément et de la retraite dépasse le ministère de l'Education. Et d'achever par une affirmation forte: «Oui pour une négociation à condition qu'elle soit sérieuse, claire et portant sur des vrais problèmes et tenue avec des vrais représentants des travailleurs.»