La ministre déléguée de l'Economie, de l'Industrie, des Transports et des Technologies de Bavière, Mme Katja Hessel, qui a effectué une visite en Algérie la semaine dernière, a traduit les appréhensions des entreprises bavaroises à l'égard des conditions d'investissements en Algérie. La ministre, qui dit être en Algérie pour créer un cadre actif pour la venue des entreprises bavaroises, les PME notamment, a affirmé avoir abordé les mesures de la loi de finances complémentaire pour 2010 ( LFC 2010) concernant l'investissement étranger, lors de sa rencontre avec les responsables des ministères de l'Energie et des Mines, des Ressources en eau des transports. Ces mesures, a-t-elle dit, ont eu un impact négatif sur les investissements et non pas sur le commerce extérieur. Selon elle, les firmes allemandes, en général, habituées à une législation rigide en matière d'investissements, affichent des réticences à l'idée de venir investir en Algérie. La règle des 51/49, reconduite dans la LFC 2010, est pointée du doigt. Elle a, rappelé qu'une grande partie des entreprises bavaroises sont de type familial, qui n'acceptent pas de céder le contrôle de leur investissement à un partenaire étranger, dit-elle, en précisant que cette mesure ne facilite pas la tâche pour les PME, habituées à travailler avec les crédits, qui représentent la moitié du tissu économique bavarois. Par ailleurs, Mme Katja Hessel a indiqué que le principal objectif de sa visite en Algérie est l'intensification de la coopération économique et commerciale avec l'Algérie. "Le renforcement de la coopération entre les entreprises des deux pays a été au centre des entretiens que j'ai eus, depuis mon arrivée en Algérie, avec des responsables des ministères de l'Energie et des Mines, des Transports et des Ressources en eau", a -t-elle précisé. " Nous soutenons les PME bavaroises, qui sont toutes leaders des dernières technologies, pour agir sur le marché algérien", a-t-elle ajouté. La représentante du länder bavarois a, toutefois, insisté sur le travail de longue haleine des entreprises allemandes. En clair, les entreprises allemandes viennent pour nouer des partenariats durables avec leurs homologues algériennes, a-t-elle estimé. Elle a relevé, dans ce sens, que 530 firmes allemandes sont en contact direct avec leurs homologues algériennes, dont 80 entreprises sont présentes sur le marché national. Relatant les discussions qu'elle a eues avec les responsables algériens, la responsable allemande a indiqué que ces dernières tournaient autour des projets déjà lancés, lors de sa dernière visite en 2009. " Lors de ma rencontre avec les responsables algériens, nous avons discuté des solutions à apporter aux différents projets lancés", a -t-elle précisé, avouant qu'aucun grand projet n'a été signé. Les probables projets d'investissement, qui susciteraient un engagement de l'industrie bavaroise, concernent les partenariats dans les projets d'infrastructures dans le secteur des transports, des ressources en eau et des hydrocarbures. Interrogée sur le sort du projet Desertec auquel l'Allemagne tient à concrétiser, Mme Hessel a affirmé avoir des discussions à ce sujet avec le secrétaire général du ministère de l'Energie et des Mines et les deux partenaires de ce projet, semble-t-il, sont sur la même longueur d'onde. " Le secrétaire général du ministère de l'Energie a manifesté un intérêt tout à fait au même niveau que le nôtre sur la concrétisation de ce projet", a-t-elle révélé.