Le groupe pétrolier français Total a indiqué mercredi que sa production de pétrole et de gaz serait stable en 2011, mais a confirmé son objectif de la faire progresser de 2% par an en moyenne sur la période 2009-2014, grâce notamment à la part de ses nouveaux projets. Les nouvelles acquisitions du groupe vont produire 800.000 barils de pétrole d'ici 2014, assure le groupe dans une présentation destinée aux investisseurs et consultable sur son site internet. Total a également assuré que sa production va progresser au second semestre comparé à la même période en 2009. Au cours des six premiers mois de 2010, la production de Total affiche une hausse de 6,3%. Mais Total prévoit une stabilité de sa production l'an prochain. Le géant énergétique fait toutefois observer que le niveau de celle-ci va dépendre essentiellement de l'évolution des prix du pétrole, de la politique de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et du redressement de la production au Nigeria, très perturbée par des incidents locaux. La part du gaz devrait passer de 44 à 46% dans la production du groupe pétrolier d'ici 2014. Le groupe estime que la demande mondiale de pétrole devrait progresser de plus de 1% par an en moyenne, ce qui devrait être favorable à un renchérissement des prix. Le PDG Christophe de Margerie a répété que Total préférerait la croissance organique et les acquisitions de petite taille aux opérations de plus grande envergure alors que la question de l'avenir de son grand concurrent BP, dont l'image et la santé financière ont été écornées par la marée noire dans le golfe du Mexique, reste posée. "Nous privilégions les petites acquisitions et la croissance organique, Total est un groupe bien intégré et nous savons développer notre activité", a-t-il dit au cours d'une conférence organisée à l'intention des analystes. "Est-ce que nous nous développons avec trop d'acquisitions au détriment de l'exploration? La réponse, c'est que nous avons besoin des deux, ce qui compte c'est l'accès aux ressources à long terme", a-t-il ajouté. Vers 16h30, le titre Total cédait 1,12% à 38,98 euros à la Bourse de Paris. Il recule de 13,3% depuis le 1er janvier. "Nous savons que 2010 sera une bonne année et nous nous attendons à ce que la croissance de la production revienne en 2012 lorsque de nouveaux projets seront mis en service", souligne un analyste basé à Paris, en faisant allusion au démarrage prévu des champs de Halfaya (Irak), de Pazflor (Angola) et de Kashagan (Kazakhstan). Christophe de Margerie a prévenu que ses équipes n'anticipaient pas de croissance rapide de la production en Irak. "Nous sommes toujours dans un environnement incertain (...), il n'y a pas de logistique sur place", a-t-il expliqué. "Le marché s'inquiète du fait que la forte progression de la production au premier semestre marque le dernier 'hourrah' alors qu'aucune mise en service n'est programmée avant 2012. Au-delà, nous estimons que Total doit régler la question de sa production à long terme", écrivent de leur côté les analystes de Credit Suisse dans une note rédigée avant la présentation. Au cours des six premiers mois de 2010, la production de Total affiche une hausse de 6,3%, soutenue par la montée en puissance de nouveaux champs au Yemen et au Qatar. Dans sa présentation mise en ligne sur son site internet, Total explique que la production devrait être stable l'an prochain et que son niveau dépendra essentiellement de l'évolution des prix du pétrole, de la politique de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et du redressement de la production au Nigeria. Total déclare par ailleurs viser un ratio dette nette sur fonds propres (gearing) de 25% à 30% à fin 2010. Celui-ci atteignait 23% à fin juin. Le groupe estime que la demande mondiale de pétrole devrait progresser de plus de 1% par an en moyenne, élément structurel favorable à la hausse des cours. Il envisage de porter la part de ses dépenses dans les projets dits en amont de 46% à 75% sur la période 2005-2015.