Le groupe gazier espagnol Gas Natural estime qu'il va devoir payer rétroactivement 1,97 milliard de dollars (1,43 milliard d'euros) au groupe Sonatrach, après l'arbitrage rendu, en août, en faveur de ce dernier. Le groupe espagnol a indiqué vendredi dans un communiqué que "les effets rétroactifs maximums facturés par Sonatrach à Gas Natural pourraient s'élever à une somme de 1,97 milliard de dollars. Gas Natural, qui juge que l'arbitrage rendu le 17 août en faveur de Sonatrach est " abusif, disproportionné et très éloigné des conditions réelles du marché ", explique mener actuellement " les actions opportunes en faveur de ses intérêts ", précisant contester le jugement devant le tribunal fédéral suisse. De même, l'entreprise souhaite réviser à la hausse les prix de ses contrats pour l'année 2010 et les suivantes. " Dans le cas où aucune des mesures entreprises contre l'arbitrage, ni les révisions de prix, ne réussissaient (...), le résultat consolidé de Gas Natural après impôts dans l'exercice 2010 pourrait se voir réduit au maximum d'environ 450 millions d'euros ", ajoute le communiqué. De même, le résultat brut d'exploitation (Ebitda) pourrait être diminué de 400 millions d'euros par an d'ici 2014, selon le groupe espagnol. La Cour d'arbitrage de Paris avait statué en faveur de la Sonatrach dans un conflit l'opposant depuis 2007 à l'espagnol Gas Natural sur le prix du gaz livré en Espagne. Gas natural avait alors annoncé qu'il contestait cette décision. Les volumes transitant par ce gazoduc représentant 25% des importations espagnoles de gaz depuis 2005. Selon le quotidien électronique TSA qui cite le journal espagnol l'Expansion, Gas Natural pourrait être obligé de payer rétroactivement quelque 1,5 milliard d'euros à Sonatrach à la suite de cet arbitrage. Le conflit entre les deux parties a éclaté en 2007. L'Algérie avait demandé une hausse de 20% des prix de son gaz vendu à l'Espagne via Gas Natural. L'ancien ministre de l'Energie, Chakib Khelil, avait estimé à 600 millions de dollars par an les pertes engendrées à Sonatrach par le maintien du tarif actuel de son gaz vendu à l'Espagne. La décision du tribunal d'arbitrage intervient dans un contexte marqué par une baisse des prix du gaz sur les marchés internationaux. En 2007, au moment de la demande algérienne, les prix du gaz étaient au plus haut après la flambée de ceux du pétrole. Notons que l'Algérie fournit près de 35% de toutes les importations de gaz de l'Espagne. Selon le secrétaire d'Etat espagnol chargé de l'Amérique Latine, Juan Pablo De Laiglesia, "l'Algérie fournit à peu près 35% de toutes les importations de gaz de l'Espagne. Et nous allons augmenter la production du gaz avec le nouveau gazoduc devant être opérationnel l'an prochain.