La question de l'application des décisions de justice, maintes fois soulevée en raison des retards constatés, a connu une avancée "notable", selon Djamel Bouzertini, directeur général du centre de recherche juridique et judiciaire (CRJJ). Comme argument avancé par ce dernier c'est le taux de "90% d'exécution des décisions de justice actuellement contre à peine 44% en 1999". Abordant la réforme de la justice à l'occasion de l'ouverture, aujourd'hui, de l'année judiciaire, le DG du CRJJ a dressé un tableau reluisant des chantiers et projets réalisés depuis l'année 2000. A commencer par le nombre de lois promulguées annuellement qui est de 4 ce qui n'est pas rien à ses yeux. Ajouter à cela le renforcement du corps des magistrats qui est passé de "2000 à 4500, dont 1100 ont reçu des formations spécialisées". Invité, hier de la Chaîne III de la Radio nationale, le DG du CRJJ, n'est pas de l'avis qui de ceux qui disent que la détention préventive telle qu'appliquée dans certains cas est un "abus". Pour lui, c'est une "mesure légale et elle est limitée dans le temps, c'est-à-dire 8 mois quand il y a un délit et 16 mois pour un crime". Djamel Bouzertini a révélé les chiffres qu'il détient pour convaincre et dire que cette mesure n'est pas assez répandue en Algérie car elle ne représente que "11% seulement de la population carcérale", ajoutant que les personnes innocentées par la justice sont "systématiquement indemnisées". Toutefois, il estime que "parfois il y a effectivement des dépassements et une réflexion est engagée pour trouver des mesures adéquates". Autre point relevé tout aussi "positif et important" c'est la modernisation des prisons qui répondent aux "normes internationales". Djamel Bouzertini a affirmé, à ce propos, que les portes des centres pénitentiaires sont "ouvertes aux associations de défense des droits de l'Homme pour constater de visu les changements". D'ailleurs, même dans le domaine législatif, il dit avoir constaté du nouveau comme la réinsertion des détenus dont certains sont autorisés à travailler le matin et rejoindre leurs cellules le soir. Au total, ils sont aujourd'hui "890 détenus auxquels la justice a appliqué la peine d'intérêt général". Il rappellera l'introduction de la médiation qui allègera, selon lui, le travail des magistrats et là est aussi le "fruit de le réforme de la justice". Interrogé sur le fléau de la corruption qui a touché des magistrats, le DG du CRJJ a fait savoir que "le juge n'est pas un saint et parfois certains magistrats sont tentés" appelant au passage au respect du code de la déontologie.