La ville d'El Oued abritera du 02 au 08 décembre prochain la troisième édition du festival des musique et chanson soufies, selon la direction de la culture de la wilaya. Pas moins d'une vingtaine d'artistes amateurs sont attendus à ce rendez-vous lyrique qui se déroulera dans l'ancienne maison de la culture d'El Oued. Les prix prévus à ce festival sont le Régime d'or (régime de dattes), doté d'un montant de 200.000 DA, et les Régimes d'argent et de bronze dotés respectivement de 150.000 et 100.000 dinars, a précisé le responsable en signalant d'autres prix devant récompenser les meilleurs paroliers et compositeurs, en plus d'un nouveau prix consacré au meilleur joueur de ''Zorna'', instrument à vent traditionnellement utilisé dans la chanson soufie.Autre particularité, cette rencontre sera marquée par l'interprétation, lors de la cérémonie d'ouverture, d'un opéra retraçant l'histoire et les différents genres de la chanson soufie. Le festival sera supervisé par un jury composé d'artistes, dont le compositeur Kamel Maati, et d'autres artistes à l'instar de Yousfi Tewfik. En marge du festival, des communications ayant trait à la situation de la chanson algérienne, et soufie notamment, animées par des artistes et hommes de culture sont également prévues. Il faut savoir que le soufisme a eu, tardivement, son corollaire, la musique élaborée, par des confréries du monde oriental et maghrébin, sous une forme que l'on appelle, généralement, diwan. Ces ensembles musicaux par excellence, traditionnels, explosent en ce moment. Au Maroc, en Tunisie, et surtout dans notre Sud, des groupes se forment autour de ce style musical traditionnel qui provoque " l'ivresse " et favorise la communion, l'unification, "l'extinction " du pratiquant en la divinité. Et les confréries, ces institutions particulières au soufisme, utilisent la musique, le chant et la danse comme pratiques religieuses à part entière. C'est une pratique religieuse! C'est ainsi que durant les spectacles de ces formations, l'on évoque soit Dieu, (El Ilah), le prophète Mohamed, (Si Rasoul Ellah) et les saints comme Sidi Abdelkader El Djilali, dans une ambiance parfumée de musk et inondée de djaoui, comme pour chasser les démons et les mauvais esprits. Cette évocation est tellement forte, tellement soutenue et répétée, que les artistes sur scène sont en transe comme s'ils étaient en parfaite communion avec les saints qu'ils louent. Le diwan est, en fait, une musique aux origines gnaoua. Gnaoua est ce parfait mélange tout aussi harmonieux que fraternel entre l'Afrique noire et l'Afrique blanche. Citons l'exemple des diwans qui existent, par exemple, à Biskra, cette ville des palmeraies qui a séduit les Etienne Dinet et les Oscar Wilde. Prenons le Diwan de Biskra, connu par son " chef d'orchestre", camel Zekri, ou encore le Marzoug de Biskra. Le Marzoug, un style musical qui est resté à 100% local puisqu'utilisant les instruments traditionnels, tels, chekwa (cornemuse), qarqabou (crotales), tablas.