L'Etat a engagé des financements considérables pour la restauration des sites classés monuments universels mais dont les résultats sont jugés insuffisants. Pour la Sabah d'Alger qui figure parmi ces sites, l'opération de rénovation des vieillies bâtisses, entamée en 2007, a nécessité une bagatelle de " 600 millions de dinars ", a révélé hier sur les ondes de la radio chaîne III, Abdelwahab Zekari, le directeur général de l'Agence de gestion des biens culturels protégés. Cette opération n'a pas donné les " résultats escomptés car elle a été menée en l'absence d'un cadre juridique". D'où "l'importance de la création de cette agence qui vient ainsi mettre un terme à la cacophonie qui régnait dans la rénovation des sites culturels ", a-t-il précisé. Sa mission principale aujourd'hui, après des années de " tergiversations et d'incompréhension ", consiste à " agir en urgence pour sauvegarder ce patrimoine universel ". Abdelwahab Zekari a annoncé, à cet effet, l'élaboration d'un " plan de sauvegarde qui prend en compte comme priorité la rénovation de la Casbah d'Alger ". Ce plan, conçu par une équipe d'experts composée notamment de " sociologues et d'économistes, sera soumis en conseil interministériel prochainement ". La première phase du plan de travail de l'agence est " d'engager des chantiers dans les plus brefs délais car la situation de la Casbah se dégrade de plus en plus ". La Casbah, qui compte quelque " 50 000 habitants nécessite la promulgation d'un décret par le gouvernement en vue de protéger et le site et les populations ", a-t-il déclaré. Pour le responsable de l'agence, il est " impératif de sauver ces sites qui agonisent que ce soit à Alger, Oran, Annaba, Constantine ou Batna mais il faut l'aide de l'Etat ". Ainsi, par exemple pour la Casbah d'Alger dont " 80% des habitations sont privées et 20% sont à l'Etat " Abdelwahab Zekari préconise des aides des pouvoirs publics pour les habitants pour la rénovation des vieilles bâtisses ou le " relogement pour ceux qui sont contre ". Pour lui, le travail doit être mené par des experts en la matière pour " arrêter l'utilisation de certains matériaux qui ne sont pas conformes, comme l'aluminium, et revenir à la mosaïque ". D'autres chantiers attendent aussi l'agence de gestion des biens culturels protégés comme la rénovation du tombeau de Massinissa à Batna qui n'a pas été réalisée selon les normes ; "des erreurs sont commises par ceux qui ont tenté de le rénover, et l'agence essayera de les corriger, mais la mission est difficile car ils ont utilisé du béton ", a expliqué Abdelwahab Zekari.