Le directeur général de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel est revenu longuement, hier sur les ondes de la chaîne III de la Radio algérienne, sur les réformes qu'il a initiée depuis son installation il y a six mois. En gros, il s'agit d'un travail de "modernisation à mener étape par étape pour avoir une police professionnelle". La première phase, explique-t-il, consistait à établir un "état des lieux et une analyse critique". Dans ce registre, il déclara clairement l'existence de " dysfonctionnement notamment dans la gestion et l'organisation du corps de la police". Sa première réponse était d'installer "5 commissions de réflexion en vu d'apporter les correctifs nécessaires" qui ont permis d'aller vers une nouvelle organisation au niveau central, régional et local. Dans les faits, un mouvement dans le corps de la police a été opéré, et Abdelghani Hamel, a mis en avant les critères "d'âge et de niveau d'instruction" notamment qui ont été pris en compte dans l'élaboration de cette opération. Interrogé sur le statut particulier de la police, le DGSN a affirmé qu'il s'agit d'un texte "fondamental, et celui en vigueur depuis 1991 ne répond plus aux exigences d'une police professionnelle". Ses objectifs, souligne Abdelghani Hamel, visent entre autre à "améliorer la situation socioprofessionnelle des policiers, définir les tâches et instaurer de nouveaux grades". L'autre point "positif" de ce nouveau texte est lié au système de formation qui sera désormais de "2 ans au lieu de 9 mois en privilégiant la qualité et le rallongement de la durée du stage pratique". Ce qui fait dire au DGSN que l'accent sera mis sur la ressource humaine et les policiers bénéficieront ainsi d'une augmentation de salaire de "50% et les primes de zones, de risque et de fonctionnement par exemple seront en hausse". Cette nouvelle grille de salaire sera effective à partir du 1er janvier 2011 avec effet rétroactif de janvier 2008. Abdelghani Hamel, a estimé par ailleurs que la police nationale, dont les effectifs sont passés de près 50.000 dans les années quatre-vingt-dix à 170.000 aujourd'hui peut faire face à toute forme de criminalité grâce aux moyens humains et matériels acquis, comme les équipements d'indentification d'ADN et balistique. Pour lui, la criminalité ordinaire reste la plus dominante comme le "vol de véhicule, le trafic de drogue, la fausse monnaie et le transfert illicite de devises à l'étranger". A propos de la fausse monnaie, il fera remarquer que les trafiquants sont en majorité des Africains, et la lutte contre ce fléau se fait également en collaboration avec Interpol. La lutte contre la corruption au sein de la police est aussi prise en compte après la promulgation d'un code de déontologie, et Abdelghani Hamel a fait savoir que le respect des lois est primordial et les auteurs des fautes seront sanctionnées. Il affirme ainsi que "deux cas de corruption ont été avérés et les auteurs présentés devant la justice". Le DGSN qui n'a pas voulu s'étaler sur les efforts de la police nationale dans la lutte antiterroriste, s'est contenté d'affirmer que ses éléments sont intégrés dans le dispositif mis en place. Invité enfin à commenter l'affaire du suicide d'un homme dans un commissariat de police à Constantine, le DGSN a souligné qu'il y a eu des fautes constatées et les sanctions sont tombées à l'encontre de deux commissaires, un officier et un inspecteur car il y a eu " négligence ".