Comme annoncé par le ministre de l'Energie et des Mines dans le cadre du programme de développement des énergies renouvelables, la très contreversée production des panneaux solaires, prévue pour 2013, sera "concrétisée" par la mise en place d'une usine de silicium destiné. Cette usine qui, de l'avis de beaucoup de spécialistes, est presque "utopique", coûtera, selon le directeur de recherche à l'Unité de développement des technologies du silicium (UDTS), Messaoud Boumaour, de 200 à 250 millions d'euros. M. Boumaour, qui intervenait sur les ondes de la Radio nationale, dira que la concrétisation de ce projet, dont la réalisation sera assurée par le groupe Sonatrach en partenariat avec l'UDTS, "longtemps mise à l'écart", permettra un meilleur approvisionnement en matière première de l'industrie de silicium en Algérie. Il reconnaîtra, néanmoins, la contrainte devant laquelle se trouvera l'Algérie, pour les cinq premières années de la mise en service de cette usine, consistant à importer une grande partie des matières premières. "Une grande partie des matières premières et des consommables que nécessite la fabrication des panneaux de silicium, à hauteur de 60% du coût total de l'investissement, seront importés", dit-il, notamment certains gaz industriels qui ne sont pas pour le moment produits en Algérie. Ce qui rend, selon le même responsable, cette industrie vulnérable en Algérie. Entres autres solutions que M. Boumaour a prôné l'encouragement et le développement des PME opérant dans la sous-traitance pour contrecarrer les besoins de l'importation, en mettant en avant la disponibilité de la matière première et son abondance (le silicium), notamment dans certaines carrières de sable destiné à la construction. M. Boumaour a, en outre, plaidé pour "la création d'une institution nationale chargée de développer l'utilisation des énergies renouvelables qu'elles soient solaire, éolienne ou hydrogène". Cette institution, dira-t-il, serait placée sous l'égide de tous les départements impliqués à savoir l'enseignement supérieur, la formation professionnelle, l'énergie, l'industrie et l'Environnement. Rappelons que l'UDTS, qui a été créée en 1988 sous la tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a pour mission de mener des actions de recherche scientifique, d'innovation technologique, de valorisation et de formation post-graduée dans les domaines des sciences et des technologies des matériaux et dispositifs à semi-conducteurs pour applications dans plusieurs domaines, comme le photovoltaïque et le stockage de l'énergie. Pour rappel, cette usine, dont l'annonce a été faite par le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, début janvier, entre dans le cadre de l'ambitieux programmes qui prévoit, entre autres, la production entre 2 500 et 3 000 MW d'électricité issue d'énergie solaire et éolienne d'ici 2020. "Il permettra aussi la production de 40% des besoins en électricité à partir de ces énergies alternatives en 2030", a déclaré le ministre. A ce propos, le Dr Hocine Bensaâd, expert - consultant en Wind Energy and Risk Management, qui intervenait sur nos colonnes, dira que "la production de 40% des besoins en électricité à partir des énergies renouvelables à l'horizon 2020 est utopique, à moins de tout confier aux compagnies étrangères". "Aucun pays développé, qui plus est fabricant d'équipements solaires et éoliens, ne s'est fixé de tels objectifs. Nous n'avons ni la ressource humaine suffisante en qualité et en quantité, ni les différentes unités de production, ni la maîtrise des techniques et technologies de fabrication du silicium à l'échelle industrielle", dira l'expert. H. F.