Les exportations hors hydrocarbures de l'Algérie ont enregistrés une hausse de plus de 50% en 2010. Cependant, ces résultas ne reflètent en aucun cas la diversification de la production nationale, puisque ces exportations proviennent à 80% des produis dérivés des hydrocarbures et qui ne représentent que 2,86% de la valeur globale des exportations algériennes. Les professionnels et les experts s'accordent à dire unanimement que cette évolution reste à la fois faible et conjoncturelle. C'est l'avis, d'ailleurs, de M. Djebara Omar, de l'Association nationale des exportateurs (Anexal), "Cette évolution "est conjoncturelle et de faible ampleur, puisqu'elle est tirée essentiellement par les dérivés des hydrocarbures" a-t-il estimé. Selon lui, l'accompagnement professionnel des PME et l'accélération des mesures incitatives pour assainir l'environnement de l'entreprise, demeurent un "préalable déterminant" dans la promotion des exportations hors pétrole. M. Djebara a plaidé, en outre, pour "une stratégie d'envergure'' pour accompagner davantage les exportateurs potentiels. "Il faut une synergie d'efforts et un mouvement d'ensemble pour hisser le volume des exportations au niveau souhaité", a-t-il souligné. Ainsi, pour, l'Agence algérienne de promotion des exportations (Algex), le redressement des exportations hors hydrocarbures "n'est pas le résultat de gros efforts à l'exportation, ni d'une amélioration de la productivité et de la qualité des produits". Elle relèvera que le redressement est dû notamment à "une évolution des exportations des produits dérivés des hydrocarbures et à une augmentation des exportations de sucre dont la matière première est à 100% importée". Signalons dans ce contexte, que le groupe agroalimentaire Cevital est le premier exportateur de sucre en Algérie, avec 400.000 tonnes de sucre en 2010 et compte doubler ses exportations à 800 000 tonnes en 2011. L'Agence relève que certes, la liste des produits exportés peut paraître, a priori, relativement importante (827 sous-positions tarifaires), ce qui peut être apprécié comme révélateur d'un large potentiel, mais "la valeur reste relativement faible". Selon l'Algex toujours, les 10 premières sous-positions exportées représentent près de 80% des exportations, dominées par les produits dérivés des hydrocarbures. La valeur des produits dérivés des hydrocarbures a enregistré une hausse de près de 62% en 2010 par rapport à 2009, passant de 545,85 millions de dollars à 881,34 millions de dollars. Cette augmentation s'explique, selon cette agence, par "la forte demande internationale des produits pétroliers en raison de la reprise de la croissance de l'économie mondiale". Pour Algex, les exportations hors hydrocarbures "restent faibles et peu diversifiées et ne représentent que 2,86% de la valeur globale des exportations algériennes de 2010, qui étaient de l'ordre 56,6 milliards de dollars". Il y a lieu de rappeler dans ce contexte, le dernier rapport du Fonds monétaire International (FMI) sur l'Algérie qui a salué les bonnes performances économiques de l'Algérie, laquelle devrait réaliser une croissance de 3% en 2011. En dépit de cette bonne performance, l'institution de Bretton woods considère, que le pays reste confronté à d'importants défis relatifs à la diversification de l'économie, la préservation de la stabilité macroéconomique et de la prudence budgétaire. "On ne peut pas s'appuyer sur une économie qui tournerait sur les ressources qui viennent des hydrocarbures", avait indiqué le DG du FMI, Dominique Strauss-Kahn, lors de sa dernière visite à Alger. Il faut savoir par ailleurs, que plusieurs obstacles freinent le développement des PME algériennes qui souhaitent produire davantage. En effet, le Forum des chefs d'entreprise avait identifié une liste de plusieurs problèmes qui bloquent l'investissement des petites et moyennes entreprises (PME). Dans cette liste figurent les incohérences et lourdeurs du contrôle technique des marchandises aux frontières et l'exigence imposée par la "Banque d'Algérie aux banques domiciliatrices d'un certificat autre que par le fournisseur. Ajoutons, entre autres, les retards importants dans le développement du commerce électronique, les surcoûts élevés du transport maritime à l'importation et à l'exportation cela accuse un surcoût de 40 % en moyenne en comparaison aux autres pays voisins. Il y a aussi l'absence d'installation effective de l'autorité publique officielle en charge de la concurrence, etc. Il faut dire qu'il est impératif d'établir et d'élaborer de nouvelles stratégies pouvant faciliter l'accès des PME aux marchés publics, et de simplifier d'une manière significative les procédures administratives.