Décriée par les potentiels investisseurs étrangers, la règle des 51/49 définissant la répartition du capital dans tout projet d'IDE ne semble plus réunir le consensus même chez les économistes algériens. Si un communiqué du ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion d'investissement évoquait, mardi, une décision gouvernementale ayant pour objet l'abrogation de cette règle introduite dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour 2009, la tenue d'une conférence sur les investissements étrangers, organisée par le parti du Front de libération nationale (FLN), aura constitué une tribune idéale pour remettre en cause cette mesure prise durant le retour en force du concept de patriotisme économique. Si ce dernier concept continue à alimenter les discours économiques, c'est la méthode qui ne reçoit pas l'assentiment de tous. C'est dans ce sens justement que l'économiste Bachir Messitfa a recommandé, jeudi, aux autorités publiques de faire preuve de plus de flexibilité et de pragmatisme lors de l'adoption de textes juridiques régissant les investissements étrangers. Il a ainsi saisi l'occasion de la conférence du FLN pour préconiser d'exempter les compagnies étrangères de l'obligation d'associer un opérateur national avec un taux équivalant ou dépassant les 51% pour ce qui est de certaines activités susceptibles de contribuer au transfert des nouvelles technologies et à la formation de compétences nationales. Il a, ainsi, recommandé d'introduire des clauses liées au principe dit "association par la formation" qui fait obligation au partenaire étranger de former et réhabiliter la main-d'œuvre nationale. En parallèle, il soulignera la nécessité de poursuivre l'assainissement et l'allègement de la fiscalité qui pèse sur les entreprises publiques et privées ainsi que l'annulation des entraves administratives qui empêchent la mise en œuvre des projets d'investissement. L'Algérie recèle d'importants atouts qui manquent aux autres pays de la région dont l'importante demande intérieure et le coût concurrentiel de la production (coût de l'énergie et niveau des salaires) outre les importants investissements inscrits dans le cadre du prochain quinquennat. La stabilité politique et l'amélioration des indicateurs de transparence économique profitent également à l'économie du pays, a-t-il ajouté. Pour rappel, le ministre de l'Industrie, de la Petite et Moyenne entreprise et de la Promotion de l'Investissement, M. Mohamed Benmeradi, qui a reçu, lundi, son homologue, le ministre italien du Développement économique, M. Paolo Romani, qui semble porteur d'un tel message, le laisse croire. Dans un communiqué, le département de M. Mohamed Benmeradi rappelle que "la tâche des investisseurs étrangers est d'autant facilitée qu'un certain nombre d'incitations sont décidées dans l'assouplissement des dernières mesures touchant la majorité algérienne des parts, outre les avantages et garanties donnés dans le but de parvenir à la conclusion de véritables partenariats profitables aux parties concernées". De son côté, le consultant en économie et vice-président du Conseil national économique et social (Cnes), Mustapha Mekidèche, a souligné, lors d'une conférence sur le partenariat économique, que le taux de croissance réalisé par l'Algérie "reste insuffisant car basé en premier lieu sur les investissements publics". M. Mekidèche a en outre appelé au soutien aux industries à valeur ajoutée telles que la pétrochimie, l'industrie pharmaceutique, la mécanique et les technologies de l'Information. Dans ce contexte, il a souligné la nécessité de financer ces opérations hors hydrocarbures et sans recourir aux investissements publics, mais plutôt à la redynamisation d'autres mécanismes de financement telles les banques ou la Bourse. Ces investissements sont susceptibles de hisser à 8% le taux de croissance annuelle, a-t-il ajouté.