La problématique du financement de la PME a été résolue. Une bonne partie des propositions formulées par les sept groupes de travail installés par le ministère de la PME et de l'artisanat pour apporter des solutions concrètes à ce problème a été intégrée dans la loi de finances complémentaire 2009 après avoir fait l'objet d'un examen en conseil des ministres fin juillet. Ces précisions ont été communiquées hier par M. Mustapha Benbada, ministre de la PME et de l'artisanat lors d'une conférence de presse tenue au siège de son département. Les principales mesures décidées pour prendre en charge ce volet important à la promotion de la PME se résument en «l'augmentation du niveau de garantie des crédits qui passera désormais à 250 000 millions de dinars, l'élargissement de la garantie de l'Etat au FGAR, l'ouverture de représentations régionales pour les deux fonds de garantie, en l'occurrence le FGAR et la CGCI, la création de fonds d'investissements dans toutes les wilayas» a précisé le ministre. D'autres décisions ont été également prises. Elles concernent l'attribution de la garantie de l'Etat au CGCI pour les projets évalués entre 51 et 250 millions de dinars. Cette même garantie est confiée au FGAR qui se charge des projets financés entre 1 et 50 millions de dinars. Le ministre a également évoqué la question de la filiation des banques publiques pour le capital investissement et le leasing et a parlé de l'amélioration du traitement des dossiers au niveau des banques. M. Benbada a illustré d'autres mesures préconisées qui entrent dans le cadre du plan d'action du secteur dont la création d'entités d'assistance en matière d'étude et de conseil au niveau des wilayas, le renforcement du travail de vulgarisation au niveau des banques, l'obligation pour les investisseurs étrangers à recourir à la production locale, biens et services en contrepartie d'avantages accordés. Le ministre est revenu sur les autres avantages fiscaux accordés dans le cadre de la LFC, dont cette nouvelle mesure selon laquelle la garantie de l'Etat aux PME sera élargie et touchera le crédit d'exploitation en plus du crédit d'investissement comme cela avait été prévu. Mise à niveau : programme gouvernemental et non sectoriel Le ministre a précisé que le prochain chantier qui sera ouvert en vue d'améliorer l'environnement qui permet à la PME nationale d'évoluer et de se développer est celui de la mise à niveau. M. Bendada mettra ainsi fin à toute la polémique qu'a soulevée ce dossier en précisant que le programme de mise à niveau des PME sera traité de la même manière comme celui du financement. Il fera donc l'objet d'étude et d'examen par six groupes de travail composés des représentants du ministère des finances, de la PME, de l'industrie en plus de l'enseignement supérieur ou la formation professionnelle en cas de nécessité. Ces groupes de travail sont déjà installés. L'examen des dossiers touchera plusieurs points, dont l'organisation, le management et la gestion de la PME, l'investissement matériel et immatériel, les technologies de l'information, la qualité et les normes chez les PME et autres. «Les conclusions des groupes de travail seront remises au gouvernement fin septembre prochain pour décider des mesures à prendre pour lancer l'application de ce programme» a expliqué le ministre. Ces déclarations marquent la fin d'une polémique qui a fait couler beaucoup d'encre à propos de l'application du programme de mise à niveau entre le ministère de la PME et celui de la promotion des investissements. «On a fini avec le problème. Le programme de mise à niveau n'est pas un programme sectoriel mais un programme gouvernemental que nous allons appliquer en fonction des spécificités de chaque secteur» a-t-il indiqué. Revenant sur les principales réalisations du secteur, M. Benbada dira que la PME représente 94% du tissu des entreprises en Algérie et compte 56% de la population active. Ce secteur représente 52% de la production du secteur privé hors hydrocarbures et près de 48% du BIP hors hydrocarbures. 200 PME exportatrices Le ministre a donné des statistiques relevant du secteur des PME en Algérie en précisant qu'il existe 321 387 PME privées, ce qui représente une évolution de 9% par rapport à 2007. Le nombre d'emplois créés dans le secteur s'élève à 1 233 000 postes, soit une évolution de 15% par rapport à 2007. Il précise que le BTPH est dominant avec 34,8%, suivi du commerce et de la distribution qui occupe 17,2%, le transport et la communication 8,9%, les services fournis aux entreprises 5,7%, et enfin l'agroalimentaire avec 5,3%. A une question sur le nombre des PME exportatrices, le ministre dira qu'il existe au total 400 PME exportatrices dont 200 PME qui exportent de façon permanente. «Les 200 autres ne sont de véritables exportatrices que dans la mesure où elles le font occasionnellement» a-t-il précisé.