Malheureusement, aucun pays au monde, plus particulièrement les pays en développement, ne peut être maître de ses choix économiques, quand bien même il y a ceux qui s'égosillent à parler de souveraineté nationale . Souveraineté quand tout dépend des importations ? Il faudrait seulement dans la circulation compter le nombre de voitures qui sont créées par notre technologie pour en évaluer le niveau. Il y a la mondialisation et il n'y a rien d'autre. L'Algérie est connue pour son militantisme en faveur du co-développement. Le président a dit que la mondialisation nous est imposée et qu'elle est au stade de son irréversibilité, quand bien même s'étaient multipliées dans le monde des manifestations dites anti-mondialistes. A chacune des tenues du sommet du G8 plus particulièrement, et même de l'OMC, il y a des manifestations antimondialistes qui viennent critiquer la mondialisation rendue responsable des inégalités et même de l'aggravation de celle-ci sans pour cela qu'il soit bien perçu qu'il est proposé un autre modèle. Cependant, quand bien même que celle-ci soit imposée au reste du monde, qu'il est su justement qu'elle est imposée par les pays riches, les pays en développement ne peuvent qu'en prendre acte et déployer tous leurs efforts pour s'y adapter sous peine de leur marginalisation. Les pays en développement peuvent cependant se regrouper, entrer dans des alliances mutuelles, se rassembler pour élever leur pouvoir de négociation face aux pays riches, mettre en commun leurs moyens, mettre en complémentarité leurs économies, renforcer leur solidarité et parler d'une seule voix, ou de voix convergentes, de façon à pouvoir en tirer profit. Il s'agit pour les opposants à ce modèle de contrer la " marchandisation " du monde qui se fait au détriment du Sud. Pour ce qui concerne la position algérienne telle que celle-ci est exprimée dans les différents discours du Président, laquelle est en parfaite harmonie avec celle des pays du sud, il n'y a pas d'autre voie actuellement que celle d'en prendre note et d'admettre que la mondialisation, ou l'économie de marché, finira par faire du monde un marché unique, l'important est d'engager les réformes nécessaires et de s'y intégrer en mettant notre économie au niveau des exigences de compétitivité et de concurrence. On sait bien que la mondialisation se traduit par la guerre économique, une guerre sans pitié et où les perdants sont connus d'avance. Mais que faire ? Les souverainistes des pays non développés ne fournissent aucun modèle, sauf des discours.. Il s'agit de ne pas accumuler des retards préjudiciables et de s'engager tous ensemble afin de ne pas aboutir à une guerre économique mais à réunir les conditions d'une coopération en vue d'assurer la marche vers un co-développement. Cela est possible si les pays du sud entrent entre eux dans une coopération solidaire, opérationnelle avec la conviction qu'il est possible, ensemble, d'orienter la mondialisation vers la lutte contre la pauvreté. Une mondialisation, qui engendre les inégalités, travaillera à sa propre disparition dans la mesure où elle sera responsable du désordre qui s'en suivra dans le monde et donc de l'instabilité préjudiciable à son essor et aux intérêts même des pays riches. Les résistances à ces inégalités n'existeront pas que dans les pays en développement. Il est vrai qu'il ne s'agit pas de faire disparaître les institutions de régulation que sont l'OMC, le FMI, la Banque mondiale , mais seulement d'imaginer un autre type de fonctionnement qui prenne en compte les intérêts des pays en développement. Quand on voit par exemple que les institutions telles que le FMI et la Banque mondiale se voient désigner leurs présidents par les membres de l'alliance ( FMI par l'Union européenne et Banque mondiale par les Américains), que les Etats-Unis se concentrent sur les lieux de pouvoir (on ajoute l'OMC) , que resterait-il pour les pays en développement sauf à coopérer, comme le dit souvent le président Bouteflika qui milite pour un monde multipolaire et un rapprochement entre les pays du Sud Afrique, Asie, Amérique Latine). N. B.