Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, a réaffirmé, hier à Alger, l'engagement du gouvernement à garantir une totale transparence dans la gestion du marché national du médicament. Le ministre de la Santé a indiqué que "l'Etat a changé sa politique concernant le contrôle et l'ouverture des plis en application de la loi sur les marchés publics en vue de lutter contre la corruption". M. Ould Abbès a souligné que, durant cette période, 830 médicaments pour 35 spécialités d'une valeur de 27 milliards de dinars, dont la plupart sont des médicaments de base, notamment des anticancéreux avec un taux de 40%, seront importés. Il a mis en garde les importateurs contre "toute spéculation", rappelant qu'il s'agit de dépenses en devise que l'Etat engage afin d'assurer la prise en charge sanitaire des malades. Le ministre a rappelé les cas de rupture enregistrés sur le marché national et dans les hôpitaux durant le mois de juin 2010 amenant le gouvernement à dégager 10 milliards de dinars pour garantir la disponibilité de certains médicaments dont les anticancéreux et certaines maladies contagieuses. Il faut rappeler que le ministre avait récemment indiqué que certaines entreprises étrangères "viennent en Algérie, importent des médicaments et, au bout de deux ans, repartent avec leur bénéfice" sans aucun investissement. Ce n'est pas la première fois que le ministre pointe un doigt accusateur vers les firmes étrangères d'autant plus que de sérieux doutes planent sur certaines d'entre-elles et qui seraient impliquées dans une affaire de déstabilisation du groupe pharmaceutique public Saidal. Le ministre ira plus loin accusant ces laboratoires et importateurs d'entretenir une certaine opacité du marché. Il a, ainsi, indiqué avoir rencontré des pharmaciens, lors de sa récente visite à Biskra, "qui se sont également plaints de l'opacité qui caractérise le marché du médicament". Il a expliqué cette situation par le fait que certains importateurs procèdent à la surfacturation des médicaments, rappelant que ces produits doivent être importés selon les prix de référence internationale. Le ministre a déploré, en outre, que certaines entreprises étrangères ne respectent pas la législation algérienne relative à l'importation et l'investissement dans le domaine du médicament. Notons qu'une circulaire signée au mois de mai dernier par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, obligeait les producteurs de médicaments à distribuer leurs produits afin de casser le monopole des grossistes et faire barrage aux surfacturations. Néanmoins, l'application de cette circulaire a été reportée pour 2012 pour laisser le temps aux laboratoires d'organiser leurs circuits de distribution. Il faut savoir, également, que le ministre avait récemment indiqué que plusieurs ruses étaient utilisées par les importateurs et conditionneurs afin de casser la production pharmaceutique nationale, évoquant la rétention des produits de certains producteurs, comme Saidal, par les grossistes, afin de perturber la distribution, les avantages douteux accordés aux grossistes et délégués médicaux dans le cadre de portfolios permettant de détourner la facturation de certains produits, les avantages en nature, etc. Notons, enfin, que les mesures prises par le gouvernement afin de réduire les importations et encourager la production locale de médicaments ont permis de baisser la facture des importations à hauteur de 6,53% (-12 millions de dollars), passant ainsi de 1,86 milliard de dollars en 2008 à 1,74 milliard à la fin de l'année 2009. Klilya B.