La Direction générale de la compétitivité, de l'industrie et des services (DGCIS) espagnole avait remporté, en novembre dernier, en tant que partenaire junior de la Fundesarte, fondation espagnole pour l'innovation de l'artisanat, un jumelage institutionnel de l'Union européenne en Algérie sur le renforcement de l'Agence nationale de l'artisanat traditionnel (Anart) et des institutions publiques et professionnelles chargées de promouvoir l'artisanat traditionnel. Et comme prévu, ce projet devrait débuté en 2011 ; sa concrétisation est donc bien lancée officiellement depuis hier, mercredi, dans le cadre du jumelage entre l'Algérie et l'Union européenne (UE), portant sur le renforcement de l'Agence nationale de l'artisanat traditionnel (Anart) et des institutions publiques professionnelles chargées de promouvoir cette activité. Cela s'est passé lors d'un séminaire qui s'est tenu hier à Alger. C'est ainsi qu'on note que lors de l'ouverture de ce séminaire, le secrétaire général du ministère du Tourisme et de l'Artisanat, M. Ahmed Kaci Abdellah, a indiqué que "ce jumelage permet la mise en place d'une passerelle de transfert des compétences techniques avec l'UE, représentée par le consortium hispano-français". De son côté, la représentante de la Délégation de la Commission européenne en Algérie, Mme Ingrid Schwaiger, a souligné que ce jumelage constitue un "soutien" de l'UE et un "accompagnement" du processus des réformes entamées par l'Algérie. Il est utile de savoir que ce projet d' une durée de 18 mois et d' un budget de 900 000 euros mobilisera un conseiller résident de jumelage espagnol ainsi que des experts clés et d'autres experts à court terme. Des visites d'étude sont prévues en Espagne et en France, partenaires de l'Algérie. Les objectifs de cette opération de jumelage permettront ainsi de consolider le rôle moteur du secteur de l'artisanat algérien dans la vie économique et sociale du pays, la création d'emplois pour les jeunes, le développement durable et équilibré des bassins d'artisanat et la valorisation du métier de l'artisanat. Il est important de citer les domaines précis de concrétisation de ce projet et il s'agit de la dinanderie, la bijouterie et des articles en cuivre. Dans ce même ordre d'idées, la DGCIS a la charge d'une des trois composantes portant sur le développement d'un système d'information intégré. A ce titre, elle fera appel aux experts de l'Institut national des métiers d'art (INMA, ex-SEMA), du Centre d'études et de formation des assistants techniques du commerce, de l'artisanat et du tourisme (CEFAC), de l'Institut supérieur des métiers (ISM) et de l'Université technologique de Compiègne. Ce sera comme ce qui a été fait entre la France et l'Espagne pour le cas de la Tunisie de 2007 à 2010, avec un jumelage similaire qui a été un succès. Lors du séminaire d'hier, les participants ont recommandé de réviser, actualiser et compléter la nomenclature des métiers, renforcer la visibilité de l'artisanat auprès du grand public, établir et diffuser le répertoire national des certifications professionnelles. Ils ont également insisté sur la définition et l'application de labels pour les bijoux et articles en cuivre algériens, ainsi que l'introduction d'une nouvelle démarche en matière de commercialisation des produits de l'artisanat. On apprend, par ailleurs, selon la directrice générale de l'Anart, Mme Fazia Barchiche, que cinq entreprises d'artisanat, dans les filières des bijoux et de la dinanderie, seront mises à niveau dans le cadre de cette opération de jumelage. Mme Barchiche a estimé qu'après 18 mois (durée du jumelage), la corporation artisanale algérienne sera préparée pour exporter des produits "compétitifs" répondant aux normes internationales. Il faut rappeler que le secteur de l'artisanat est inscrit dans les dispositions de l'Accord d'association et engage le renforcement de l'échange d'informations sur les flux et les politiques de l'artisanat, de même que l'intensification des actions sur la formation aux métiers de l'artisanat.