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"La plateforme sur les exportations hors hydrocarbures est reportée au mois de mai prochain" Mustapha Benbada, lors du séminaire sur les exportations agroalimentaires organisé hier à Alger
"Nous avons les capacités nécessaires pour réaliser des industries agroalimentaires compétitives pour promouvoir les exportations hors hydrocarbures", a déclaré, hier, Mustapha Ben Bada, ministre de Commerce, à l'occasion de l'ouverture des travaux du séminaire sur "Les exportations, défis et perspectives de la filière agroalimentaire", organisé, hier, à l'hôtel Hilton d'Alger, par le groupe industriel Benamor, en marge du Salon international agroalimentaire en Algérie (Djazagro). C'est ainsi qu'il a annoncé la prochaine rencontre nationale des acteurs réels des exportations hors hydrocarbures prévue au mois de mai prochain en collaboration avec l'association nationale des exportateurs algériens (Anexal) et les experts algériens et étrangers. "Il s'agit d'une plateforme que j'ai déjà annoncée au mois de décembre dernier pour une mise en œuvre prévue au mois de mars de l'année en cours. Mais au vu des événements que nous avons connus, nous avons préféré reculer l'événement au mois de mai prochain", a-t-il expliqué la question du retard de la mise en route. L'objectif étant de sortir, affirme-t-il, avec de nouvelles propositions complémentaires sur tout ce que le gouvernement a réalisé à ce jour pour promouvoir les exportations hors hydrocarbures. Cette plateforme sera soumise prochainement au gouvernement pour enrichissement et adoption. Un atelier spécifique sera réservé au commerce extérieur en liaison, dit-il, avec les importations qui cassent le potentiel de la production nationale. Ainsi donc une nouvelle dynamique sera ainsi mise en place, pour développer les exportations hors hydrocarbures avec tous les mécanismes nécessaires, en donnant la parole à tous les acteurs, comme les exportateurs, les experts et les services, notamment douaniers, concernés par la question de la promotion réelle des exportations. Le ministre a insisté sur la volonté politique de l'Etat de lever toutes les contraintes rencontrées actuellement par les exportateurs en termes notamment de logistique, de promotion des PME et de développement des ressources financières et humaines. Il s'agit, en outre, poursuit-il, d'améliorer l'environnement des PME et des exportations hors hydrocarbures, mettant l'accent sur le secteur agroalimentaire qui a enregistré un saut qualitatif important ces dernières années. Les industries agroalimentaires représentent plus de 40 % du produit intérieur brut (PIB). Cette filière accapare à elle seule un volume de 100 millions de dollars d'exportations en 2010. Ce qui nécessite des encouragements, selon le ministre qui n'a pas manqué de féliciter le groupe industriel Benamor pour ses efforts consentis dans l'exportation de ses produits à l'étranger, essentiellement du couscous et des pattes courtes. Reda Hamiani, président du FCE a mis l'accent dans son intervention sur les contraintes multiples et les divers obstacles que rencontrent les exportateurs. Le montant des exportations hors hydrocarbures enregistré en 2010 n'est même pas de 1, 6 milliard de dollars, tel annoncé par le ministre du Commerce, selon Hamiani, mais à peine de 450 millions de dollars, si on ne comptabilise pas la part des métaux ferreux et non ferreux et les produits dérivés du pétrole. C'est ainsi qu'il a soulevé le blocage des règles douanières et fiscales qui ne vont pas, selon lui, dans le sens de la promotion des exportations. "L'administration économique n'arrive pas à accompagner les exportateurs comme le souhaitent nos politiques", soutient-il, mettant en évidence la part financière des devises réservée à l'exportateur qui ne recueille que 10% du montant de ses exportations. "De 100 %, on est passé, au fil du temps, à 50 % et puis à 10 % de la part des devises. Ce qui décourage les opérateurs économiques à aller vers les marchés extérieurs", a-t-il ajouté. Il a également insisté sur une autre contrainte portant sur l'interdiction de la Banque d'Algérie faite aux exportateurs pour transférer à l'étranger des devises en cas de besoin pour organiser et étoffer leur réseau commercial. Par ailleurs le délai de 4 mois pour rapatrier leur paiement n'est pas suffisant pour les exportateurs, lorsque l'on sait, dit-il, que les banques africaines ne sont pas souvent bien outillées pour payer dans ces délais impartis leurs fournisseurs algériens. Le groupe agroalimentaire Benamor, premier producteur de la tomate industrielle en Algérie est aussi un transformateur de blé dur et divers types de semoules et de pattes alimentaires. Le groupe emploie, selon son président, 1 000 personnes et réalise un chiffre d'affaires moyen de 150 millions d'euros par an. Le premier objectif de cette rencontre qui a réuni les premiers responsables d'Algex, du Cread, Cevital et d'Anexal est de passer en revue les différentes expériences réussies en France, en Turquie et en Tunisie dans le domaine de l'agroalimentaire. L'expérience du groupe Benamor doit être ainsi méditée par d'autres opérateurs économiques et encouragée par les pouvoirs publics pour faire boule de neige. La promotion des exportations hors hydrocarbures ne doit pas seulement être un discours mais des actes concrets.