Le déficit quantitatif et qualitatif en infrastructures constitue un sérieux passage d'étouffement tant pour les programmes d'intégration régionale que pour la dilatation des investissements publics et privés nationaux et internationaux en Afrique, a souligné, jeudi dernier à Paris, Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. M. Messahel a dirigé la délégation algérienne aux travaux de la 16e session du forum pour le partenariat avec l'Afrique, tenue dans la capitale française. Intervenant dans le cadre de ce forum, sur le thème "pré -conditions au succès de la croissance économique, y compris l'intégration régionale et commerciale et le développement des infrastructures", le ministre délégué a rappelé que l'approche régionale du développement "constitue le socle même du Nepad depuis son lancement il y a une décennie", indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères. "Cela témoigne que l'Afrique a pris conscience que l'étroitesse et la fragmentation des marchés nationaux constituent un handicap à la valorisation optimale de son vaste potentiel économique", a-t-il dit.Evoquant la démarche d'intégration, il a souligné que l'expérience des autres régions du monde "a montré que l'ouverture des marchés ne saurait suffire à développer une dynamique durable de croissance, mais doit être suivie et complétée par des efforts tendant vers des convergences macro-économiques et des politiques communes favorisant l'évolution des infrastructures et l'accroissement de la base productive". Se référant aux programmes de développement des grands projets d'infrastructures élaborés dans le cadre du Nepad et de l'Union africaine, il a souligné que la mise en place du sous-comité des chefs d'Etat du Nepad vise à accorder une "forte impulsion" à l'accomplissement des projets régionaux prioritaires du développement de l'Afrique, en vue d'adapter leurs politiques de collaboration pour prendre en mesure les besoins induits par cette dimension régionale.Le forum a adopté une déclaration commune qui marque en particulier un consensus "très clair" de tous les participants sur la proposition algérienne de révision des politiques de coopération pour donner "un rang de priorité élevé" aux infrastructures et à l'intégration régionale dans les programmes bilatéraux et multilatéraux de coopération, ainsi que dans les opérations des institutions internationales et régionales de financement du développement. M. Messahel avait pris part, la veille, à la réunion des représentants personnels des chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres du G8 avec leurs homologues des pays africains invités au segment Afrique du sommet du G8 qui se tiendra à Deauville le 27 mai. Cette réunion a permis un échange de vues sur les thèmes à recommander pour les discussions entre les chefs d'Etat et de gouvernement, a-t-on souligné de même source. A l'occasion du sommet, seront également présentés les rapports respectifs d'évaluation de la mise en œuvre des engagements pris dans le cadre du partenariat Afrique-G8. Le rapport africain portera sur l'ensemble des priorités retenues dans le cadre de ce partenariat, alors que celui du G8, qui fait suite au rapport global présenté en 2010, sera consacré à deux domaines spécifiques : la sécurité alimentaire et la santé. Les chefs d'Etat et de gouvernement se prononceront sur des propositions tendant à instaurer des synergies dans le cadre de la préparation et du suivi des rapports d'évaluation respectifs de l'Afrique et du G8, et à mettre en place des mécanismes adéquats à cet effet, note le communiqué.