Les collections d'objets d'art en cuivre du musée du musée Ahmed Zabana d'Oran, datant de la période ottomane, n'ont pas suscité l'intérêt des chercheurs comme celles conservées au niveau des différents musées nationaux et régionaux, a indiqué lundi l'attachée de conservation auprès de cet établissement. La chercheure Chenafi Fatiha a expliqué, lors d'une conférence présentée sur "Les objets d'art en cuivre à l'époque ottomane", que ces pièces estimées à près de 130 objets d'art en cuivre, nécessitent une mise en exergue de leur valeur artistique et esthétique et leurs fonctions sociales, en tant qu'objets précieux au niveau national.Ces collections d'art, qui se caractérisent par leurs multiformes et multifonctions et par leurs couleurs, jaune et rouge, comportent des plateaux, des théières et des unités de mesure. Le musée Ahmed Zabana conserve également un objet d'art très ancien et rare, en l'occurrence un plumier en bronze datant du 9ème siècle de l'hégire (15ème siècle), considéré comme l'unique pièce d'art, dont la fabrication remonte à l'époque pré-ottomane, selon la même conférencière. D'autre part, ces pièces d'art indiquent que l'industrie du cuivre était florissante à Oran durant la période ottomane, où différentes techniques répandues à cette époque ont été utilisées, comme l'a souligné cette chercheure, qui prépare un mémoire de magister sur les objets d'art en bronze durant l'époque ottomane, à travers les collections d'art que recèle le musée national "Ahmed Zabana". Ces objets d'art se distinguent par différents motifs et dessins portés sur un "plateau étoilé" et autres dessins de végétaux et d'humains et calligraphiques inspirés de l'art musulman. La conférencière a abordé les périodes et les méthodes de sculpture sur le cuivre et les raisons de leur foisonnement en cette période historique de la ville d'Oran, motivées, selon elle, par l'esthétique et la couleur de ce matériau disponible dans les marchés, ainsi que son prix à la portée pour les artisans, qui trouvaient que le bronze peut remplacer l'or et l'argent dont les prix sont chers. La sculpture sur le cuivre a connu, ces dernières années, une régression à Oran en raison de la cherté de la matière première, ce qui a amené de nombreux artisans à abandonner cette profession. Toutefois, l'amour des Oranais pour ces pièces en cuivre demeure toujours. Il n'existe pas une maison qui ne dispose pas d'un plat ou d'une théière ou vase en cuivre, qui font partie d'un décor et qui sont utilisés dans les fêtes et les cérémonies comme les mariages. De nombreuses ménagères profitent de la tenue à Oran d'expositions sur l'artisanat à différentes occasions pour acquérir les meilleurs objets d'art, quelque soit le prix, ou se rendent au marché de "Medina Jdida" dont les ruelles continuent de recevoir des marchands de cuivre proposant différentes gammes de produits fabriquées en Algérie et à l'étranger. Cette conférence s'inscrit dans le cadre du programme culturel tracé par le musée national "Ahmed Zabana", dans le cadre de la célébration du mois du patrimoine.