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"Il faut connaître les nouvelles règles algériennes de partenariat"
Christian Apothéloz, consultant français, au Maghreb
Publié dans Le Maghreb le 24 - 05 - 2011

L'association française Finances et Conseil Méditerranée (FCM) a organisé, récemment à Alger, une rencontre sur les opportunités de développement des entreprises françaises en Algérie. Cette rencontre portant sur les finances méditerranéennes a été animée par des experts français et algériens. C'est ainsi que les points relatifs à l'environnement de l'entreprise, tels que le développement des PME en Algérie, les rapprochements avec l'entreprise, les marchés publics et le contrôle des comptabilités ainsi que les évolutions juridiques ont été décortiqués par des avocats d'affaires et des experts comptables sous forme de travaux d'ateliers et de recommandations pour permettre aux opérateurs économiques français de mieux comprendre la législation algérienne portant sur les investissements et le partenariat selon les nouvelles mesures législatives introduites par la loi de finances complémentaire 2009, comme celle portant sur le partenariat selon la règle des 51 / 49 %. Les différents intervenants et les experts ont relaté la problématique du financement de l'entreprise en Algérie en décortiquant ses différents mécanismes et outils, les conditions de la création et le développement de l'entreprise et les flux financiers avec les pays partenaires et ayant des formes de coopération et de collaboration économique et commerciale. Christian Apothéloz, expert et consultant au cabinet " Missions impossibles ", rencontré en marge de cet événement, précise dans cet entretien que les entreprises de l'Hexagone sont prêtes à coopérer et à instaurer un partenariat durable avec des entreprises algériennes, si seulement les nouvelles règles législatives algériennes étaient mieux comprises et adaptés au terrain des investissements. Il explique sa vision sur les possibilités d'investissement et de partenariat en Algérie. Les entreprises françaises, notamment celles de la région PACA, sont disposées, dit-il, à s'implanter en Algérie...Entretien réalisé
par Meziane Atmani
Le Maghreb :
Quel est l'objectif de cette rencontre sur les entreprises et les outils de financement proposés par Finances et Conseils Méditerranée ?
Christian Apothéloz :
Nous sommes venus en Algérie pour voir comment les banques françaises implantées en Algérie font leur travail de médiation avec leurs partenaires algériens et les partenaires français déjà présents en Algérie. Nous voulons connaître également l'offre algérienne en termes d'investissements et de partenariats.
Une forte délégation est venue de Marseille, à l'occasion de la tenue du salon international Batimatec. Elle est essentiellement composée de banquiers, d'avocats d'affaires, d'experts comptables et de chefs d'entreprise qui veulent faire des affaires en Algérie. Nous sommes là pour accompagner les entreprises françaises qui exposent à Batimatec afin de leur donner toutes les clés juridiques, fiscales et comptables nécessaires pour investir en Algérie, dans de bonnes conditions. Il ne s'agit pas seulement de signer des contrats, mais de faire en sorte qu'ils aboutissent sur le terrain de l'investissement. Pour cela nous prodiguons la connaissance de la réglementation algérienne aux entrepreneurs désirant s'installer en Algérie. C'est vrai que nous avons organisé l'année dernière une conférence à Marseille sur les investissements en Algérie et la réglementation qui les régit, en présence de juristes, de banquiers et d'experts comptables algériens et français. Mais, nous voulons aujourd'hui connaître la réalité algérienne sur le terrain de la réglementation notamment. C'est l'objet de la rencontre d'aujourd'hui, à savoir les ateliers traitant, notamment, des finances et du code algérien des investissements organisés par l'association Finances et Conseils Méditerranée (FCM).
Comment voyez-vous le travail de médiation entre les entreprises algériennes et leurs partenaires français ?
La médiation reste nécessaire l'Algérie est un pays structuré qui a une réglementation propre. Certaines règles qui sont nouvelles, sont jugées assez restrictives, depuis une année ou deux, sur le terrain de l'implantation des entreprises étrangères en Algérie.
Il y a des possibilités importantes d'investissement et de partenariat. Mais, il faut connaître les règles algériennes et nous sommes là pour découvrir ces règles et faire en sorte qu'il y ait des échanges fructueux entre la France et l'Algérie. Il s'agit de faire en sorte aussi que les échanges algéro-français puissent continuer à se développer.
Peut-on s'attendre à une reprise des échanges algéro-français ?
Je ne suis, assez sûr. Nous sommes dans une période où la croissance est assez faible en France, alors que la croissance algérienne est plus forte. Cependant, les restrictions réglementaires apportées à l'import- export n'ont pas permis aux entreprises françaises de s'adapter à ce nouveau cadre d'investissement et de partenariat. Elles sont, pour l'instant, dans l'expectative. Il s'agit de s'informer sur les pratiques législatives et la réalité du terrain pour avoir une idée plus claire sur le climat des affaires en Algérie. Les praticiens font leur travail auprès des entreprises. C'est pourquoi la médiation dont j'ai parlé plus haut est indispensable pour permettre des passerelles de compréhension entre les entreprises françaises et algériennes.
Etes-vous optimiste quant aux résultats attendus du forum économique algéro-français prévu du 29 au 31 mai à Alger ?
Je suis de nature optimiste. J'espère que nous allons trouver les moyens pour développer les entreprises en Algérie dans le cadre des partenariats. Je comprends très bien que l'Algérie fait en sorte que l'argent du pétrole ne parte pas à l'étranger pour acheter des biens. Elle veut, et c'est légitime, développer son économie et son industrie.
Nous sommes tout à fait confiants et partisans dans ce sens. Et les PME qui sont venues de notre région, à savoir de Provence, Alpes et Côte d'Azur (PACA) sont présentes pour développer des relations de partenariat et non pas pour faire du commerce. Toutefois, pour le moment le cadre règlementaire algérien est contraignant. C'est la raison pour laquelle il faut des discussions et des négociations entre les deux parties. En tenant compte que l'Algérie veut développer son industrie, c'est important pour les entreprises françaises qui désirent investir en Algérie. C'est important même pour l'ensemble du bassin méditerranéen.
Mais, il s'agit de faire en sorte que les entreprises qui veulent travailler en Algérie puissent le faire surtout dans le long terme, pour rester en Algérie, tout en apportant leur expertise et savoir-faire.
Propos recueillis par M. A.


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