A chaque fois que le G8 tient une réunion annoncée officiellement, la pensée va vers les pays déshérités. Plus les uns s'enrichissent, plus les autres s'appauvrissent. Compter encore sur ce groupe de pays les plus industrialisés pour progresser avec lui a toujours été une source de désillusion pour les pays dits en développement. Ce ne sont pas les promesses qui ont manqué. Mais, la réalité est là. Riches ou pauvres, les pays sont soumis aux mêmes conditions, aux mêmes règles du jeu. Exiger des pays en développement l'abaissement et même la suppression des barrières douanières est équivalent à demander à un pays, qui va être agressé militairement, de démanteler son dispositif de défense. Les règles du jeu international en matière d'économie de marché ne sont pas faites en collaboration active avec les pays en développement. Ces derniers sont entendus en position de faiblesse. N'y a-t-il pas une contradiction flagrante entre les objectifs poursuivis par le démantèlement des barrières tarifaires et le fait que soit soutenu par les pays industrialisés que les échanges commerciaux favorisent le développement dans le contexte où il est connu que ce démantèlement aggrave les vulnérabilités de l'industrie déjà embryonnaire des pays en développement ? Le " tout profit " aggrave les inégalités et donc les instabilités politiques et les insécurités, alors que le monde a besoin de sécurité et de stabilité pour faire des affaires. Le Président algérien fait sans cesse le lien entre développement et la paix, c'est-à-dire la stabilité et la sécurité. Le " tout profit " élevé au rang de religion va à l'encontre de la préservation de l'environnement, et cela est parfaitement bien reconnu, puisque des discours dans le monde sont consacrés à ce sujet particulier. L' " économique ", tel qu'il apparaît à travers les discours internationaux, mènera le monde vers les inégalités dans les pays en développement et même dans les pays développés du moment que c'est le profit qui détermine les comportements ? S'il y a des pauvres dans les pays non industrialisés, il y en a également dans les pays industrialisés sauf que chez les premiers, pèse en permanence la menace de la faim et même de la famine. Les implications internationales provoquent la soumission obligée des pays en développement et vont même jusqu' à la réduction des aides publiques au développement. Les grandes puissances économiques aspirent à gouverner le monde. Elles dominent en fait et se rapprochent au sein des institutions financières qu'elles dominent pour apporter des solutions à leurs propres problèmes. Lors d'un problème qui s'est mondialisé, telle la crise financière en vigueur, elles tentent d'apporter des solutions concertées, mais malgré que cette crise des conséquences assez graves sur les pays dits en développement, ces derniers ne sont pas consultés. Serait il possible d'arriver à convaincre les pays qu'il est de leur intérêt de ne pas prendre les mesures de protection d'une industrie qu'ils ont eu du mal à mettre en place ? On dit que l'Afrique a besoin de développement durable pour préserver les intérêts des générations futures. Mais, on joue sur les mots. Il faudrait d'abord que les conditions de développement soient réunies pour qu'on puisse penser à son caractère " durable ". Compenser les engagements des pays en développement, en général, et des pays africains, en particulier, à adopter les règles du jeu économique définies par les pays riches, par la lutte contre la pauvreté et les aides désintéressées au développement a fait partie des promesses des institutions dites multilatérales, telles le FMI, la Banque mondiale , l'OMC, et même le G8 , ce dernier en réalité ayant autorité sur celles-ci puisque ce sont ses membres qui établissent les règles du jeu et que c'est en leur faveur qu'a été imaginée et mise en œuvre la mondialisation.