A Davos, la sempiternelle expression de la volonté d'aider les pays pauvres est formulée, une fois de plus, par les pays qui profitent le plus de la mondialisation. Ces mêmes pays ont toujours fait pression sur les pays qui ne sont pas du tout riches, loin de là, à l'effet de leur faire adopter les mêmes règles dans les échanges commerciaux et le même système de fonctionnement de l'économie, soit l'organisation d'un combat entre un poids lourd et un poids léger et dont l'issue est connue d'avance. Aider les pays pauvres n'est pas une décision qui se traduit en politique d'action, mais juste une réponse verbale à un remords interne, celui d'avoir prospéré sur l'appauvrissement des pays du Tiers monde. Ce qui n'apparaît rien que comme l'expression d'une volonté qui ne vaut que par son énoncé et rien d'autre et qui a déjà été réitérée à maintes fois, et plus particulièrement lors de la tenue de la réunion de Doha de l'Organisation mondiale du commerce d'où s'en était suivie la promesse d'inscrire les échanges commerciaux dans la perspective de lutter contre la pauvreté dans le monde. Quel contenu concret a-t-il été donné à cette déclaration de l'OMC et quel contenu concret sera-t-il cette fois-ci donné à la déclaration faite par les pays riches à Davos ? La réponse, certainement dans la tenue en Afrique des manifestations internationales pour l'altermondialisme, c'est-à-dire une alternative à la mondialisation. L'Afrique, par exemple, a pris l'initiative du Nepad, mais les pays riches n'ont pas pris l'initiative d'aller (hors par les discours) appuyer cette démarche et renforcer le développement du continent par une réponse à son appel, car le Nepad est en lui-même un appel. Et pourtant, le Nepad, né officiellement à Lusaka, en Zambie, lors de la réunion au sommet de l'Union africaine, avait reçu l'appui verbal des pays riches du G8 réunis au Canada en 2002 et réitéré ensuite à Evian l'année suivante. Le Nepad souffre toujours du manque de financement à hauteur des aspirations qu'il avait suscitées. Est-il d'abord normal que les pays pauvres et ceux dont on dit par politesse qu'ils sont en voie de développement, car ils le seront tout le temps que durera une inégalité dans le commerce, ou plutôt dans la concurrence, une concurrence sans pitié, soient sommés de s'engager dans un duel où leur est imposé le choix des armes ? De plus en plus les revenus des pauvres baissent tandis qu'augmente le nombre de pauvres dans le monde, dont les pays Africains. Il est devenu apparent que ce sont les pays riches qui continuent à se développer et que les pays pauvres sont retardés sur la voie de leur développement.