L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) pourrait reconduire et ce, pour la 8e fois, après-demain à Vienne, ses quotas de production fixés à 24,84 millions de barils par jour (mbj) depuis le 1er janvier 2009, estiment les analystes. Un expert du cabinet britannique Capital Economics a indiqué que les ministres de l'Opep "devraient maintenir le statu quo, étant donné les signes de plus en plus nombreux d'un ralentissement de la demande pétrolière mondiale". Alors que les cours du baril évoluent à des niveaux élevés, autour de 115 dollars à Londres, et que les tensions sur l'offre mondiale restent excessives dues à l'absence de la production libyenne, aux Etats-Unis les indicateurs sont cependant décevants, notamment sur l'emploi, l'immobilier ou la confiance des consommateurs, notent les analystes, dont l'un d'entre eux souligne que ce manque de brut libyen devra être compensé par les pays producteurs, mais aussi répondre à une hausse saisonnière de la demande de la part des raffineurs. "Il peut y avoir des discussions sur l'éventuel relèvement de la production" de l'Opep, mais les tensions politiques "rendront extrêmement difficile toute décision de remaniement des quotas", estime l'analyste chez BNP Paribas. Depuis le 1er janvier 2009, les quotas de production de l'Opep sont fixés à 24,84 millions de barils par jour (mbj) et pourraient donc être reconduits après-demain pour la huitième fois. Les cours du pétrole ont fortement progressé, depuis la dernière réunion de l'Opep en novembre 2010, et ont atteint 127 dollars fin avril à Londres, leur plus haut niveau depuis l'été 2008, sur fond de troubles dans le monde arabe. Ils ont connu une violente correction de 15 dollars en mai, avant de se stabiliser. Bien que supérieure aux quotas décidés par ses soins, la production de l'Organisation pétrolière a du mal à compenser l'effondrement de la production de l'Irak affecté par la guerre. Selon le dernier rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), publié mi-mai, la production de l'Opep-11 (sans l'Irak) est passée de 27,35 mbj en février à 26,15 mbj en avril, dépassant donc de 1,31 mbj son objectif officiel. Cependant, la production totale de l'organisation reste inférieure d'environ 1,3 mbj à ce qu'elle était avant que n'éclatent les troubles en Libye en février. Ce pays a vu sa production s'effondrer à 200.000 barils par jour en avril, contre près de 1,4 mbj avant le début du conflit.