Les enquêteurs allemands ont annoncé, hier, leur intention de ne pas porter plainte contre les responsables de la ferme bio du nord du pays mise en cause dans l'épidémie mortelle provoquée par la bactérie Escherichia coli (E.coli) a rapporté l'agence Reuters. En effet, des graines germées produites dans la ferme Gärtnerhof, dans la localité de Bienenbüttel, en Basse-Saxe, sont, à en croire les autorités allemandes, à l'origine de cette épidémie responsable d'une trentaine de décès en Europe du Nord. "D'après nos investigations en cours, la ferme n'a commis aucune erreur", a expliqué Gert Hahne, porte-parole des services de protection des consommateurs de ce Land. "L'hygiène est respectée et toutes les dispositions réglementaires sont observées", a-t-il dit."Nous n'avons rien constaté de fautif dans cette exploitation et rien qui puisse donner lieu à des poursuites judiciaires, a-t-il ajouté joint par téléphone. On ne peut sanctionner quiconque pour avoir joué de malchance." Vendredi soir, le ministre de la Santé, Daniel Bahr, a répondu à ceux qui critiquent la gestion de la crise par les autorités en déclarant que les informations auraient dû être partagées plus tôt. Apparue début mai, la contamination a affecté près de 3.000 personnes, toutes liées d'une manière ou d'une autre, au nord de l'Allemagne. Trente cas mortels ont été signalés, 29 en Allemagne et un en Suède, selon les derniers bilans disponibles. Les experts fédéraux qui s'évertuaient à déterminer l'origine de la contamination ont procédé à un millier d'analyses d'échantillons centrées sur ces graines germées. Aucune analyse n'a été positive mais les études épidémiologiques et les enquêtes de traçabilité permettent néanmoins d'identifier les graines germées comme étant la source de l'épidémie. La souche particulièrement virulente de la bactérie Escherichia coli en cause dans cette flambée épidémique peut provoquer des hémorragies intestinales. Elle se traduit par des diarrhées banales ou sanglantes dans les cas les plus graves, des maux de tête et de vives douleurs abdominales mais peut également être associée à des problèmes rénaux plus graves, connus sous le nom de syndrome hémolytique et urémique (SHU). Illustration de la virulence de la bactérie, nombre de malades sont de jeunes adultes qui devraient théoriquement être plus résistants que d'autres catégories de population.