La Conférence internationale du travail, organisée du 1er au 17 juin, avec la participation d'une délégation algérienne conduite par M. Tayeb Louh, ministre du Travail de l'Emploi et de la Sécurité sociale, a été marquée par la présentation du rapport du DG et soumis à cette session. La pertinence de ce rapport a été relevée par M. Louh, compte tenu du thème abordé et sa relation étroite avec les événements que connaît le monde aujourd'hui. En effet, le système actuel des relations internationales est confronté à de nombreux défis liés à des dossiers à dimension stratégiques tels que l'énergie, l'eau, la sécurité alimentaire, la compétitivité économique, le terrorisme international ainsi que la problématique du chômage, notamment parmi les jeunes. A ce propos, M. Louh a constaté avec regret que l'exacerbation des déséquilibres de développement entre les pays du Nord et ceux du Sud constitue aujourd'hui une réelle menace pour la paix et la cohésion sociale des pays en développement concernés, menace qui tend à évoluer vers un véritable danger à la paix et la sécurité internationale. "Le monde entier est toujours témoin des dysfonctionnements des mécanismes qui régissent le système financier et économique international, dans la mesure où les systèmes financiers internationaux n'ont pu empêcher ni même prévenir la survenance de crises", a souligné le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. Il a précise que l'OIT est appelée à peser de tout son poids dans la mise en place d'un système économique et financier international qui concilie l'efficacité économique et la justice sociale. "Cette réforme doit être accompagnée par la consécration réelle du droit international et le lien entre la libre circulation des marchandises avec celle des personnes", a indiqué, entre autres, M. Louh. Evoquant, le climat actuel en Algérie, le ministre rappellera que le pays, a initié, depuis 1989, des réformes politiques et économiques en adoptant le pluralisme politique et syndical, la liberté de la presse ainsi que l'économie de marché. "L'Algérie a fait face, seule, au fléau du terrorisme durant les années 1990. Le peuple algérien a payé un lourd tribu pour le rétablissement de la paix et la stabilité du pays. L'Algérie a mobilisé depuis 1999 des moyens financiers et matériels colossaux pour la mise à niveau de ses infrastructures de base tels que le réseau routier, les ports, la construction de barrages et la mise en place d'une économie diversifiée". Il ajoutera que le pays a pu atteindre la plupart des objectifs du Millénaire pour le développement, et cité à titre d'exemple le taux de raccordement des ménages au réseau d'AEP qui a atteint 94 %, celui de l'électricité 98 % et 43 % de pénétration du réseau de gaz naturel dans les foyers, un taux de scolarisation de 98 %, l'espérance de vie a atteint 76 ans. Dans le domaine de l'habitat, plus d'un million de logements a été réalisé. Le taux de chômage a été réduit de 30 % en 1999 à 10 % en 2010. Il expliquera également que les réformes ont concerné la promotion du système national de sécurité sociale en tant que soupape pour la stabilité sociale. M. Tayeb Louh a aussi parlé de la poursuite des réformes en annonçant devant les participants à cette 100e session de la Conférence internationale du travail que l'Algérie a entamé récemment, sous la direction du président de la République, des réformes constitutionnelles et législatives profondes visant à renforcer la séparation des pouvoirs et l'Etat de droit, la liberté de la presse ainsi que le pluralisme politique et syndical.