Prévenir les crises qui peuvent s'aggraver , les gérer par le dialogue et des solutions hors répression , en traiter les causes de façon à ce que celles-ci ne resurgissent plus pour redonner naissance à d'autres crises, quelles que soient leurs natures, devraient faire partie de nos traditions. Comment anticiper et faire disparaître les foyers de crise ? Pour le moment, et selon l'observation du passé, seuls les pouvoirs publics ont en charge d'y faire face alors que les élus apparaissent comme étant dispensés. Une transformation en revendications politiques pourrait trouver sa légitimation comme réaction aux pouvoirs publics qui ont tendance à les politiser et très souvent, à les imputer à une main étrangère ou à des ennemis intérieurs, ce qui fait l'économie de véritables thérapies. Les manifestants ne politisent pas initialement leurs revendications, mais les pouvoirs publics font l'erreur de les analyser comme procédant d'une manipulation politique destinée à une programmation d'étapes de crise à faire monter en puissance. Or, les imputer à des ennemis extérieurs ou intérieurs incite déjà à ne pas instaurer une passerelle de dialogue et à faire l'économie d'une vraie solution. C'est l'accumulation dans le temps des petites crises locales qui font atteindre à celles-ci le seuil de leur transformation en crise politique nationale et durable. C'est l'accumulation dans le temps des refus d'engager le dialogue même local et surtout face aux émeutes locales qui fait atteindre à celles-ci le seuil de leur transformation en crisse politique nationale et durable. De temps à autre, éclatent des crises sous la forme d'émeutes, et le plus souvent, celles-ci pouvaient être prévisibles, surtout lorsqu'elles se développent autour de litiges intercommunautaires. Quand bien même il n'apparaît pas du tout que ces émeutes ou confrontations sont coordonnées, puisqu'elles ne surviennent pas en même temps, leurs fréquences dans leur rotation géographique, même avec un étalement dans le temps, risquent inéluctablement de finir en conjonction. A leur début, les émeutes, même localisées mais réparties sur le territoire national, ne rencontrent pas en chemin les conditions de leur coordination. Elles ne sont donc pas canalisées vers l'expression politique, ne revêtent pas en conséquence le caractère politique pour se transformer en revendications politiques. A leur début seulement. Qui doit gérer ces crises ? Le ministère de l'Intérieur qui a la vocation ou plutôt une compétence interministérielle par le biais des walis ? Celui-ci est plutôt approché selon ses attributions en matière de rétablissement de l'ordre public. Quand bien même il voudrait donner de lui une autre image, les "préjugés" sont coriaces.