La comédienne Bahia Rachedi ne montera plus sur les plateaux detournage. A 60 ans, elle a décidé de tirer un trait sur ses 40 ans de carrière. La comédienne, on le sait, est comme le sont ses parents, très conservatrice. Il semble qu'avec l'âge son conservatisme se radicalise. La preuve c'est que dans l'immédiat, son vœu le plus cher c'est d'accomplir le rituel de la Omra et de revenir des Lieux saints parée d'un voile. Comme les stars de ce monde, à l'image d'Angelina Jolie, Bahia Rachedi compte plus tard se consacrer aux œuvres caritatives. C'est sans doute une première dans le milieu artistique et même dans notre pays où la notion de mécénat ou d'humanitaire n'est pas légion. Après plus de 60 productions entre cinéma, télévision, théâtre en passant par la pub, Bahia Rachedi se dit que c'est le moment de faire un break définitif pour se consacrer, entre autres, à sa famille. Issue d'une lignée traditionnelle et à cheval sur les coutumes, la comédienne avoue qu'étant jeune, elle n'a pas imaginé une seconde qu'elle portera les costumes d'actrice. Retenez bien que ces dernières œuvres, elle vient de les achever avec Mohamed Chouikh dans l'Andalou, où elle campe le rôle de la Reine Aïcha et "Dhil Hikaya" du réalisateur syrien Rachad Koukache où elle était aux côtés de Hakim Dekkar. La Syrie qui s'embrase, elle en revient justement après la fin du tournage de cette production qui sera diffusée sur le petit écran pendant le mois sacré. Ceux qui ont vu à Tlemcen capitale de la culture islamique le film de Ben Amar Bakhti sur cette ville, ont dû certainement reconnaître sa voix qui commentait ce produit qui sera, lui aussi diffusé sur le petit écran. En revanche, ce qu'elle a refusé de faire c'est d'interpréter un rôle dans le feuilleton "Oum Hani" de Hafsa Goudil. Les raisons ? C'est une affaire de fric. Le cachet que la réalisatrice lui aurait proposé était dérisoire. On ne sait s'il y aurait des gens qui regretteront cette éternelle, " maman gentil " qui parle bas et s'exprime en langue classique que beaucoup ne comprennent pas. Elle est l'antithèse de Farida Saboundji, elle qui a toujours un mot pour rassurer, une larme pour regretter, des cris intérieurs pour se résigner. Elle peut être formidable dans son habit séculaire et pour çà il n'y a rien qu'à se rappeler son rôle dans le succulent "Rachida " de Mina Bachir Chouikh. Rôle qui lui valu d'ailleurs le Prix du meilleur second rôle féminin au Festival de Carthage en 2003. En mai 2007, Bahia Rachedi perdait son époux, l'artiste Mohamed Rachedi, connu pour sa fameuse chanson, "Ya l'khatam". Décédé à l'âge de 64 ans, des suites d'une longue maladie, l'époux Rachedi est originaire de Tébessa. Au lendemain de l'indépendance, les Rachedi s'installent à Alger. C'est là que le jeune Mohamed prend contact avec le milieu artistique et avec certains artistes dont El Hadi R'djeb et Cherif Kortebi. Ses grandes capacités vocales et sa passion pour l'art lui ouvrent, en 1964, le chemin de la radio. Il intègre d'abord la chorale et il y restera pendant de longues années, avant de se lancer dans la chanson en qualité d'interprète. En 1970, Mohamed Rachedi sort définitivement de l'ombre avec son single qui avait fait fureur “Yal khatem (ô bague). “ S'adressant à l'épouse du défunt, la comédienne Bahia Rachedi, " qui l'a soutenu jusqu'au dernier souffle ", la ministre lui a souhaité " beaucoup de courage pour surmonter cette dure épreuve", C'était en 2007 et la comédienne a connu son époux dans le milieu artistique dont elle est issue et notamment à la radio où elle a fait beaucoup d'émission.