Le président de la République M. Abdelaziz Bouteflika a entamé, depuis hier, une visite d'Etat en Chine, il restera deux jours supplémentaires à Pékin à l'invitation de président chinois M.Hu Jintao. Cette visite d'Etat, permettra de traduire l'intensification de la concertation politique algéro-chinoise en vue de la concrétisation d'un partenariat stratégique entre l'Algérie et la Chine s'étendant à tous les niveaux. C'est la deuxième du genre, après celle effectuée en 2000, elle coïncide avec la célébration du soixante-dixième anniversaire de la victoire de la Longue Marche. L'Algérie a pris part au Forum de coopération sino-africain avec une délégation de haut niveau, conduite par le président Bouteflika. Les deux parties évoqueront donc la coopération économique, notamment la réalisation d'une grande partie de l'autoroute Est-Ouest (1 200 km) confiée à un groupement chinois, la coopération dans le domaine du nucléaire civil, les hydrocarbures et les mines. Il est à noter que la Chine et l'Algérie sont liées par "un partenariat stratégique" qui s'étend à plusieurs domaines de coopération, notamment les hydrocarbures, le nucléaire, les télécommunications, le bâtiment et les travaux publics. Les investissements chinois en Algérie s'élevaient à 600 millions de dollars en 2005, selon l'ambassade de Chine en Algérie. La Chine est le quatrième principal fournisseur de l'Algérie au cours des huit premiers mois de 2006 avec 954 millions de dollars, derrière la France (2,73 milliards), l'Italie (1,23 milliards) et les Etats-Unis (1,04 milliards), mais devant l'Allemagne (938 millions de dollars. La Chine devrait se classer à la troisième position derrière l'Italie et la France. L'Algérie occupe le 5e rang des partenaires commerciaux de Pékin en Afrique, derrière l'Afrique du Sud, l'Angola, le Soudan et l'Egypte. En 2005, les échanges commerciaux algéro-chinois avaient atteint 1,77 milliard de dollars, en augmentation de 40% par rapport à 2004. La balance est favorable à Pékin dont les exportations vers l'Algérie ont atteint 1,4 mds USD. Il faut dire que l'Algérie cherche à tirer profit de l'intérêt de la Chine pour le marché algérien. En échange de contrats gigantesques dans le bâtiment et les travaux publics, l'Algérie veut des relations politiques fortes avec Pékin et le transfert du savoir-faire chinois dans l'économie. D'autant que sur le plan politique, la Chine se montre de plus en plus proche des pays africains en soutenant ouvertement le Soudan, le Zimbabwe, la Côte d'Ivoire contre les Occidentaux. Ces dernières années, nombre de dirigeants chinois se sont rendu à Alger, notamment, le président de l'Assemblée populaire nationale Li Peng en 2001, le Premier ministre Zhu Rongji en 2002 et le président Hu Jintao, en février 2004. Au cours de cette visite présidentielle, les deux pays ont établi des relations de coopération stratégique bilatérales. Les relations de coopération économique sont qualifiées d'exemplaires entre l'Algérie et la Chine. Dans le pays central du Maghreb, la République populaire de Chine marque sa présence dans divers domaines économiques et plusieurs de ses entreprises économiques ont pu décrocher des contrats face aux plus grands concurrents mondiaux, comme cela est le cas dans la construction de bâtiments et d'autoroutes. "Ce type de coopération exemplaire est susceptible de s'étendre à d'autres pays africains, sous forme de relations basées sur des objectifs de développement durable, de stabilité à long terme et d'une exploitation équitable des ressources", rapporte l'agence de presse Chine Nouvelle en se fiant aux propos du ministre algérien de la Justice, Tayeb Belaïz, qui lui a accordé une interview le 21 octobre dernier, soit à la veille de sa participation à un séminaire sur la lutte anticorruption dans la capitale chinoise. il est relevé que des résultats "encourageants" ont été enregistrés dans le cadre du mécanisme de coopération qu'est le Forum Chine-Afrique auquel a pris part l'Algérie. En abordant le volet de la coopération algéro-chinoise dans son domaine, celui de la Justice en l'occurrence, Tayeb Belaïz a indiqué qu'en dépit de l'absence de relations conventionnelles dans le domaine judiciaire entre les deux pays, Alger et Pékin ont toujours inscrit, dans les procès-verbaux des sessions de la Commission mixte, la nécessité d'établir une véritable coopération judiciaire et juridique bilatérale. Le ministre a également parlé de la signature par les deux pays d'une convention relative à l'extradition, d'une autre à l'entraide judiciaire en matière pénale et d'un protocole institutionnel entre les institutions des deux pays. "Les relations entre l'Algérie et la Chine ont de tout temps été excellentes, et il est évident que les liens d'amitié entre nos deux pays ne peuvent qu'aller en se renforçant", a conclu le ministre algérien, rapporte l'agence de presse chinoise. Pour rappel, l'Algérie et la Chine ont établi des relations diplomatiques depuis le 20 décembre 1958. Les Chinois ont contribué au rayonnement de la Révolution algérienne et les Algériens ont apporté une importante contribution dans la récupération du siège légal de la République populaire de Chine à l'ONU.