Les négociateurs des Corées du Sud et du Nord se rencontreront mercredi à Pékin pour tenter de relancer les pourparlers sur la dénucléarisation du Nord, au point mort depuis presque trois ans, a annoncé, hier, le ministère sud-coréen des Affaires étrangères. Le négociateur en chef pour la Corée du Sud, Wi Sung-Lac, et son homologue nord-coréen Ri Yong-Ho, se retrouveront dans la capitale chinoise pour la deuxième fois en trois mois, a confirmé le ministère, sans fournir aucun détail supplémentaire sur ce rendez-vous. Les deux représentants s'étaient rencontrés, fin juillet à Bali (Indonésie), en marge d'une réunion régionale sur la sécurité. Dans la foulée, un haut responsable nord-coréen s'était rendu à New York pour rencontrer l'émissaire spécial américain pour la Corée du Nord, Stephen Bosworth. La Corée du Nord réclame depuis longtemps la reprise sans conditions préalables du dialogue à Six (Chine, les deux Corées, Etats-Unis, Japon, Russie) sur la dénucléarisation de la péninsule, au point mort depuis décembre 2008. Pyongyang s'en était officiellement retiré en avril 2009, un mois avant de procéder à un deuxième essai nucléaire, après celui de 2006. Le Nord avait ensuite dévoilé, en novembre 2010, l'existence d'une usine d'enrichissement d'uranium, éloignant d'autant la perspective d'une reprise du dialogue. Séoul et Washington conditionnent de leur côté leur retour à la table des discussions à l'arrêt du programme nord-coréen d'enrichissement d'uranium. La Chine avait estimé au printemps 2011 que la question de l'enrichissement devait être discutée, mais dans le cadre des pourparlers à Six. Nous sommes heureux de constater de nouvelles interactions positives entre les parties concernées autour d'une relance des pourparlers à Six, a déclaré, hier, le ministre chinois des Affaires étrangères, Yang Jiechi, lors d'une conférence à Pékin à l'occasion du sixième anniversaire du seul communiqué conjoint que ces pourparlers aient produit. Les différentes parties doivent saisir l'occasion et maintenir la dynamique du dialogue, a exhorté M. Yang. Le dégel entrevu ces dernières semaines intervient après 18 mois de vives tensions sur la péninsule: torpillage en mars 2010 d'une corvette, attribué par une enquête internationale à Pyongyang, et bombardement par la Corée du Nord d'une île sud-coréenne en novembre.