Le groupe pétrolier français Total table sur une reprise rapide de sa production en Libye, indique son patron Christophe de Margerie dans un entretien à un journal allemand publié, hier, dans lequel il prend aussi ses distances avec le nucléaire. En Libye, nous avons de bonnes raisons de penser que nos sites de productions sont en bon état en dépit du conflit, déclare M. de Margerie au quotidien allemand Handelsblatt, nous devrions donc reprendre rapidement l'exploitation. Au-delà des activités déjà en place, Total voit des opportunités pour de nouvelles affaires. Nous pouvons par exemple aider à développer l'exploitation au niveau local, dit-il. Dans ce contexte, la nationalité française du groupe peut aider, a reconnu le patron du géant pétrolier. Mais il n'y aura sûrement pas de transfert de contrats de concurrents, il ne faut pas rêver, tempère-t-il. En revanche nous pourrions développer les activités de gaz naturel liquide, ou aider la société pétrolière nationale à exploiter de manière plus agressive et plus structurée ses réserves de pétrole et de gaz, ajoute-t-il. M. de Margerie a d'ores et déjà adressé un courrier au président du Conseil national de transition (CNT), qui s'emploie actuellement à former un gouvernement, afin de renforcer son partenariat avec le pays, et la réponse était positive, a-t-il indiqué. Le groupe français veut présenter d'ici la fin de l'année aux Libyens une liste de propositions concrètes, a ajouté le patron de Total. Le Français prend par ailleurs ses distances dans cet entretien avec l'énergie nucléaire, domaine dans lequel Total n'est pas présent mais affichait encore de grandes ambitions avant la catastrophe de Fukushima. L'engagement de Total dans le nucléaire se concentre dans une participation de 8,33% prise en 2009 dans le consortium en charge du développement du réacteur EPR (European Pressurized Reactor) de Penly, en France. Cela fait longtemps que je n'ai plus entendu parler de ce projet. L'Allemagne veut sortir du nucléaire, l'Italie aussi, les Etats-Unis réfléchissent. La France discute d'une réduction du nucléaire dans la production énergétique. Ou pourrais-je encore investir?, a dit M. de Margerie. Soyons réalistes, il n'y a plus que trois axes sur lesquels nous progressons en matière de production d'énergie, à savoir le solaire, la biomasse et le charbon, a-t-il conclu.