Le directeur général du groupe pétrolier français Total, Christophe De Margerie, a affirmé hier avoir reçu de « très fortes pressions » de la part des Etats-Unis pour que son groupe quitte l'Iran. « Si une entreprise comme la nôtre devait écouter les pays qui décident qui est bon ou qui est méchant, où en serait-elle », s'est interrogé M. De Margerie, dans un entretien publié par le quotidien Le Monde. Le bon exemple, pour lui, c'est la Libye. « Nous avons subi de très fortes pressions du grand pays anglo-saxon pour que l'on quitte la Libye. Puis il a renoué avec Kadhafi et tout est redevenu normal. On n'a pas cédé, nous étions là avant, pendant et après la crise », argue le patron du groupe pétrolier français. Il soulignera également « qu'aucun pays, aussi puissant soit-il, ne peut décider de façon unilatérale où une compagnie pétrolière peut investir » et que « c'est à elle d'évaluer les risques ». « Nous disons aux politiques : prenez vos responsabilités. On ne peut réclamer des cours du baril sous contrôle et, dans le même temps, pousser les pays producteurs à fermer le robinet. Ce pétrole, on est bien obligé d'aller le chercher là où il est », a-t-il déclaré. Par ailleurs, M. De Margerie a écarté l'éventualité de toute attaque américaine contre l'Iran. « Si on y croyait, je demanderais immédiatement le rapatriement de notre personnel », a-t-il précisé.