Le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, est entré en salle d'audience à Milan, tôt la matinée d'hier, pour la reprise du procès Mills où il est accusé de corruption de témoin. "Moi je vais bien, c'est vous qui avez des sales têtes", a-t-il seulement lancé en souriant aux journalistes qui lui demandaient comment il allait. M. Berlusconi est confus, par la révélation de nouvelles informations embarrassantes sur ses frasques sexuelles et ses relations avec un entrepreneur de Bari Giampaolo Tarantini accusé de lui avoir fourni des prostituées pour des fêtes organisées dans ses résidences en 2008 et 2009. Deux enquêtes sont menées sur ces fêtes à Bari et Naples. M. Berlusconi ne fait pas l'objet de poursuites mais il est le protagoniste de ce scandale et les juges soupçonnent Tarantini d'avoir joué les entremetteurs pour s'attirer ses faveurs et obtenir des contacts et contrats avec des firmes publiques. Dans l'affaire Mills, le président du Conseil est accusé d'avoir versé 600.000 dollars à son ancien avocat britannique, David Mills, pour mentir lors du procès à l'encontre de Cavaliere dans les années 90. La précédente audience dans ce procès avait eu lieu le 18 juillet. Hier, les juges de Milan ont entendu en vidéoconférence le témoignage, à partir de la Suisse, de Maria De Fusco, qui gérait un fonds à travers lequel auraient transité l'argent remis à Mills. A Milan, M. Berlusconi est également poursuivi dans l'affaire Mediaset de surfacturation de droits de retransmission télévisée, procès qui reprend le 26 septembre. Mais l'attention des médias est surtout concentrée sur le procès Rubygate, une affaire dans laquelle il est accusé de prostitution de mineure (un délit en Italie) et d'abus de fonctions, qui reprendra le 3 octobre. Le chef du gouvernement est jugé pour avoir rémunéré les prestations sexuelles d'une mineure marocaine, surnommée Ruby, entre janvier et mai 2010, et d'avoir abusé de son pouvoir en appelant la police de Milan pour la faire libérer après son interpellation pour vol présumé.