L'agence d'évaluation financière Fitch a dégradé d'un cran à "BB" contre "BB+" auparavant la notation à long terme du groupe automobile italien Fiat, en raison des "risques" potentiels de son alliance avec l'américain Chrysler, a-t-elle annoncé, avant-hier, dans un communiqué. Cette note est assortie d'une perspective négative, ce qui signifie que Fitch pourrait encore l'abaisser à moyen terme. La décision de Fitch se base sur "l'augmentation des risques à court terme pour Fiat" découlant de "son intégration avec Chrysler dans un contexte de plus en plus difficile pour le groupe", souligne Emmanuel Bulle, analyste de Fitch, qui rappelle que Chrysler a un "profil de crédit plus faible" que Fiat. "L'augmentation prévue de l'intégration opérationnelle et stratégique entre les deux groupes met en évidence une plus grande probabilité de soutien mutuel direct ou indirect si un des partenaires est en difficulté financière", juge Fitch, même si ce partenariat ne prévoit pas formellement d'obligation pour Fiat de soutenir Chrysler. L'agence met toutefois en avant les bénéfices que Fiat pourra tirer de cette alliance en terme d'économies d'échelle mais estime que cela n'interviendra qu'à "moyen ou long terme". Afin de justifier sa décision, Fitch pointe par ailleurs les "faiblesses intrinsèques de Fiat" qui dépend fortement des marchés italien et brésilien et est peu présent sur les marchés à forte croissance comme la Chine, l'Inde et la Russie. Comme Moody's, qui a dégradé le 21 septembre la note du groupe d'un cran à "Ba2", Fitch avait placé la note de Fiat sous surveillance en vue d'une possible dégradation fin avril à la suite de l'annonce de l'accord permettant au groupe italien de prendre 16% supplémentaires de Chrysler et de monter ainsi à 46%. Fiat, qui a pris les commandes opérationnelles de Chrysler en juin 2009 lors de sa sortie du dépôt de bilan, est depuis encore monté au capital de l'américain dont il a désormais le contrôle avec 53,5%. Il doit encore progresser à 58,5% d'ici fin 2011 lorsque Chrysler aura produit une voiture économe basée sur une plateforme Fiat. Ensemble, les deux groupes comptent devenir un géant de l'automobile produisant 6 millions de véhicules par an en 2014 contre environ 4 millions actuellement.