L'agence de notation Moody's Investors Service a annoncé mercredi qu'elle dégradait la note de cinq banques égyptiennes, car elle estime que le risque que ces établissements ne remboursent pas leurs déposants a augmenté, à la suite de la vague de protestations dans le pays. Les banques concernées sont la National Bank of Egypt, la Banque Misr, la Banque du Caire, la Commercial International Bank et la Bank of Alexandria. Moody's a abaissé la note mesurant à la capacité de ces établissements à rembourser leurs déposants, ainsi que leur note de solidité financière intrinsèque (avant aide éventuelle de l'Etat), selon un communiqué de l'agence. Cette décision fait suite à la dégradation par Moody's de la note de l'Etat égyptien, que l'agence juge moins à même de venir au secours de ses banques. Du fait de cette dégradation, les dépôts auprès de ces banques ne sont plus autant protégés, selon Moody's. Ces cinq banques ont toutes leur siège au Caire. L'agence de notation Moody's Investors Service a dégradé lundi d'un cran la note de l'Egypte, désormais ramenée à "Ba2", et pourrait l'abaisser encore à moyen terme, alors que l'opposition a appelé à une grève générale après six jours de manifestations. Dans un communiqué, Moody's a expliqué sa décision "par l'augmentation récente et significative du risque politique" dans le pays. L'agence a jugé "négative" la perspective d'évolution de cette note, se disant préoccupée par le fait qu'une réponse politique aux troubles pourrait conduire à une nouvelle dégradation de finances publiques "déjà faibles". Moody's a relevé que l'Egypte devait faire face à des défis politiques et socioéconomiques dont l'origine est ancienne: taux de chômage important, inflation élevée et pauvreté généralisée. L'agence estime qu'il existe "une forte possibilité que la politique budgétaire soit assouplie dans le cadre des efforts du gouvernement pour contenir le mécontentement". Moody's indique qu'elle pourrait revoir la perspective d'évolution de la dette du pays à "stable" si les tensions politiques et les risques concomitants dans le domaine budgétaire et économique devaient s'atténuer. Mais si la situation politique devait continuer à se dégrader, l'agence pourrait abaisser encore la note du pays, avertit-elle. Notons par ailleurs que Standard & Poor's a abaissé la notation crédit souveraine en devises de la République Arabe d'Egypte de "BB+" à "BB" (soit 1 cran), et réduit celle en monnaie locale de "BBB-" à "BB+" long terme et de "A-3" à "B" court terme (1 cran). La notation a en outre été placée sous surveillance avec implications négatives. Cette décision fait suite à la poursuite des désordres régnant dans le pays. S&P signale également que la note de récupération de la dette senior non-sécurisée égyptienne reste à "3", ce qui indique une probabilité "significative" (50 à 70%) de récupération de fonds en cas de défaut du pays sur sa dette commerciale. L'agence ajoute qu'un abaissement de plus d'un cran est possible dans le cadre de la procédure de surveillance initiée pour 3 mois.